
Élus, groupes politiques, organisations syndicales… Les réactions se multiplient depuis l’annonce de la fermeture de l’usine Michelin de Vannes (Morbihan), mardi 5 novembre 2024.
Élus, groupes politiques, organisations syndicales… Les réactions se multiplient depuis l’annonce de la fermeture de l’usine Michelin de Vannes (Morbihan), mardi 5 novembre 2024. Ce site, qui emploie 299 salariés, doit fermer d’ici la fin 2025.
Les Écologistes Pays de Vannes
« Ces salariés ne sont pas responsables de la situation, bien au contraire : la direction vannetaise a régulièrement souligné leur investissement, et celui de leurs organisations syndicales, pour trouver des solutions. Et depuis maintenant plus de soixante ans, ils ont acquis une expérience et une expertise incontestable dans leur domaine. Pas responsables, ils ne doivent donc pas payer les conséquences des errements du groupe et son absence manifeste d’anticipation. C’est pourquoi les Écologistes vannetais en appellent à un engagement sincère, au-delà des belles déclarations, de l’entreprise, de l’État et des collectivités territoriales. »
La France insoumise du Morbihan
« Nous lisons parmi les réactions des expressions de soutien en solidarité des personnes impactées sans jamais remettre en question les choix de la direction de l’entreprise. Accompagner les employés impactés par les décisions irresponsables de leur patron ne suffit pas. Cette situation est d’autant plus inacceptable que le groupe Michelin s’adonne au dumping social en allant fabriquer dans d’autres pays d’Europe et en Asie, et se vante par ailleurs d’un comportement vertueux au niveau social (en référence à l’annonce de la mise en place d’un « salaire décent » pour tous les salariés du groupe en avril 2024). Pour pouvoir mieux les licencier ensuite ? »
Groupe régional du Rassemblement national
Gilles Pennelle, député français au Parlement européen et président du groupe des élus Rassemblement national (RN) à la Région Bretagne : « Cette fermeture montre une nouvelle fois la faillite de la politique industrielle française menée depuis des décennies et l’échec d’Emmanuel Macron à enrayer la désindustrialisation de notre pays. Nos entreprises sont confrontées aux réglementations excessives, à la concurrence déloyale et à l’énergie trop chère […]. L’entreprise Michelin s’engage aujourd’hui “à ne laisser aucun salarié au bord du chemin” et à revitaliser le site pour recréer au moins autant d’emplois qu’elle aura supprimé sur le territoire. Je serai particulièrement vigilant sur l’application concrète de ces annonces dans le pays de Vannes. »
Le Parti communiste français du Morbihan
« Alors même que Michelin prospère avec des bénéfices toujours plus importants, 1,4 milliard de dividendes distribués aux actionnaires rien qu’en 2024, après avoir touché des dizaines de millions d’aides publiques, la direction de l’usine n’affiche que du mépris envers ses salariés. Une fois de plus, le président de la République, et son gouvernement de pantins à la solde du Rassemblement national, répond à la logique d’un marché économique néolibéral, un capitalisme sans aucun contrôle, décomplexé, pour qui l’économie de la France n’est qu’un jeu de Monopoly […]. À cette froideur comptable, sans l’ombre d’une humanité, s’ajoute la destruction inéluctable de la planète. »
La Chambre de commerce et d’industrie
Les présidents de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Bretagne, Jean-Pierre Rivery, et de la CCI Morbihan, Philippe Rouault, ont signé un communiqué commun : « Que ce soit ici dans le Morbihan ou dans le Finistère avec la fermeture annoncée en fin d’année de Saupiquet à Quimper (150 salariés), il nous faut favoriser l’implantation ou le développement d’entreprises pour recréer de l’emploi et de la valeur sur ces sites. À Vannes, comme dans les autres territoires, doit se déployer une offre complète d’ingénierie pour aider les porteurs de projets à structurer leurs démarches et initiatives, associant État, Région, collectivités territoriales. Notre conviction, c’est que nous devons accélérer les transitions, repenser le modèle de production de nos entreprises pour être plus économe et gagner en souveraineté. C’est cette vision que nous devons adopter pour être pérenne, innovant, et aller de l’avant. ».
Anne Gallo-Kerleau, maire de Saint-Avé et élue au Conseil régional
Anne Gallo-Kerleau, maire de Saint-Avé et vice-présidente du Conseil régional, et les élus du conseil municipal souhaitent apporter leur soutien aux 299 salariés de l’usine Michelin de Vannes et à leur famille dont beaucoup résident à Saint-Avé. Elle fait part du « choc ressenti à l’annonce de la fermeture de ce site qui est emblématique du territoire depuis 1962 et qui a beaucoup compté pour le développement de la ville ».
« La situation économique seule ne peut justifier cette fermeture, au regard des résultats du groupe, qui a enregistré un bénéfice opérationnel record de 3,6 milliards d’euros et un bénéfice net de près de 2 milliards d’euros en 2023. »
Elle appelle le groupe Michelin à « faire preuve de responsabilité et de la plus grande humanité dans l’accompagnement, le reclassement et la reconversion des salariés ».
Le Parti breton
Le Parti breton, par la voix de son secrétaire de fédération, Pierre-Alexandre Lugué, a également réagi : « J’appelle les élus à dialoguer dans les plus brefs délais avec la direction du groupe Michelin afin que celle-ci accompagne le reclassement de chaque salarié. Je demande également aux chefs d’entreprise de privilégier l’emploi des Bretons en Bretagne pour limiter la casse sociale. Une fois de plus, la politique de réindustrialisation d’Emmanuel Macron montre ses limites dans un État centralisé, responsable d’une pression fiscale excessive qui ruine la compétitivité de nos entreprises. La Bretagne doit prendre en main les politiques industrielles et fiscales pour encourager les implantations d’entreprises, soutenir l’emploi en Bretagne et garantir une juste rémunération du travail. Nous encourageons les Bretons à consommer local pour assurer la pérennité de nos entreprises et de nos emplois. Il y va de notre esprit d’entreprise et de notre attachement à la valeur travail. »
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