
Le restaurant universitaire du Technopôle, à Plouzané, a fermé jusqu’à nouvel ordre. Le Crous le justifie par les températures trop basses. Malgré une solution de secours, les étudiants se disent « abandonnés ».
« Abandon ». C’est le mot qui revient le plus dans la bouche des étudiants rassemblés devant leur restaurant universitaire (RU) à Plouzané ce mardi 14 janvier 2025. « Fermeture exceptionnelle », lit-on sur une feuille A4 en rouge, scotché sur la porte d’entrée du bâtiment. La plupart viennent de l’Enib, mais aussi de l’Ensiab – deux écoles d’ingénieurs –, ou encore de l’IUEM (institut universitaire européen de la mer).
Il ferait trop froid pour servir dans de bonnes conditions, selon un communiqué du Crous. 600 étudiants du Technopôle y viennent se restaurer chaque jour. Assis par terre, de petits groupes mangent sur le pouce des casse-dalle trouvés ici et là.
« Plus cher, moins nourrissant »
Un jeune homme de 21 ans débarque avec un cageot de pommes. « Nous l’apprenons la veille, par des voies non officielles », regrette Mathieu Véber, élu au conseil d’administration de l’Enib. « Il va falloir adapter des salles de cours en réfectoire, l’école va nous fournir des micro-ondes et des réfrigérateurs ».
Ici et là, les gens font ce qu’ils peuvent. Les étudiants qui gèrent la cafétéria ont préparé des sandwichs supplémentaires. Un des seuls restaurants du campus propose désormais une formule étudiante à 6,50 €, avec un sandwich, une boisson et un cookie. « Plus cher, moins nourrissant », résument plusieurs étudiants, bien contents d’avoir un RU à proximité, sur ce campus excentré.
12 h 30, un convoi arrive de Rennes. Des pick-up blancs tractent deux caravanes en aluminium floquées Crous Bretagne, « Moovy Market ». Pas de cuisines à bord, mais de quoi assurer la distribution de 400 repas froids à partir du 15 janvier. « Insuffisant », juge Valentin Lagadec, qui observe la scène, un brin médusé. Surtout, des questions persistent et alimentent un sentiment d’incompréhension. « Un réseau de chaleur a été inauguré en décembre dernier, mais le RU n’a pas été raccordé ! », rapporte l’étudiant en 5e année en montrant du doigt l’outillage flambant neuf, à une centaine de mètres de là. Selon les syndicats, des chauffages d’appoint ont été réclamés par les employés, mais cette demande n’a jamais été satisfaite.
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Dans l’attente d’un diagnostic
Un cercle se forme autour Ludovic Vlérick, chef de service au Crous Bretagne. « Ce n’est pas une fermeture », assure le responsable, qui réfute le terme parce que seulement temporaire. Le responsable échange avec des syndicats, professeurs, élus et étudiants. Mais alors, quand est-ce que le restaurant rouvrira ? « Impossible de le dire aujourd’hui, répond-il. Nous ne pouvons pas continuer de faire bosser des employés dans des conditions aussi exécrables ».
Un élu syndical évoque le non-raccordement du bâtiment au réseau de chaleur. « Ça n’est pas le sujet », oppose le chef de service, « Le bâtiment a un problème plus global : comment chauffer un bâtiment avec 14 m de hauteur sous plafond ? ». L’équipe envoyée par le Crous temporise : il faudra attendre un diagnostic commandé à une entreprise avant de prendre une décision.
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