
Coincé pour la énième fois dans la rampe d’accès des urgences de Quimper pendant plus d’une heure, vendredi 21 octobre, un ambulancier lance un coup de gueule contre la direction. Cette dernière confirme un pic d’activités en fin de matinée.
« Je suis agacé et fatigué qu’on nous prenne pour de la merde à l’hôpital de Quimper », déplore, de manière véhémente, Gaétan Hervé, le patron de la société des Ambulances de l’Odet. « Attention, je ne mets absolument pas en cause le personnel soignant. Je mets en cause seulement la direction qui est incapable d’organiser correctement les choses au niveau des urgences. J’ai demandé plusieurs fois un rendez-vous mais on ne m’a jamais reçu », continue l’ambulancier quimpérois, passablement irrité après avoir été bloqué pendant plus d’une heure, ce vendredi 21 octobre, sur la rampe d’accès des urgences.
« L’établissement est confronté à un niveau d’activité important avec un pic d’arrivées de patients et d’ambulances en fin de matinée qui a conduit à un temps d’attente majoré sur la rampe d’accès », confirme la direction de l’hôpital du Centre hospitalier de Quimper-Concarneau (Chic), contactée vendredi après-midi.
« On prend en otage les ambulanciers »
« Ce matin, devant moi, il y avait un patient qui se vidait de son sang. Derrière moi, il y en avait un autre qui était en hypothermie. Et on reste tous bloqués », déplore Gaétan Hervé. « Mes gars n’en peuvent plus. Tous les jours, on poireaute sur cette rampe. Pour chaque sortie d’un véhicule, c’est 1 h – 1 h 30 d’attente. Si vous cumulez ce temps avec les quatre véhicules de mon entreprise, c’est dix heures d’immobilisation par jour aux urgences de Quimper », continue-t-il.
« Je n’en peux plus. J’en ai marre. La direction de l’hôpital prend en otage les ambulanciers. Car quand on est bloqué, on ne peut pas se rendre auprès des Quimpérois qui ont en besoin. Cette mauvaise gestion, il faut que ça s’arrête. Il faut une prise de conscience ».
120 passages par jour
« Le Chic est confronté à des flux importants de patients non programmés nécessitant une hospitalisation », indique la direction de l’hôpital, dans un communiqué, avant de préciser que « le service des urgences adultes de Quimper enregistre en moyenne 120 passages par jour et celui de Concarneau 20 passages. Parallèlement, l’activité hospitalière programmée est soutenue en médecine et en chirurgie ».
Dans son communiqué, l’hôpital tient également à rappeler quelques réflexes à adopter afin d’éviter « des délais d’attente importants et de permettre au service des urgences de se concentrer sur la prise en charge en priorité des situations qui nécessitent une réponse immédiate ».
Ces réflexes ? « La nécessité d’appeler le 15 avant de se rendre directement aux urgences » et, en journée, de « contacter en première intention leur médecin traitant ou de ville afin de ne pas saturer l’activité des services du Chic et de préserver la qualité de l’accueil ».