
Parmi les manifestants du 1er-Mai 2023 : les pompiers de Dinan, sur place avec leur sirène caractéristique. (Le Télégramme/Romain Fillion)
De 150 en 2022, ils étaient entre 2 700 et 4 000 personnes, selon les sources, à défiler dans le centre-ville de Dinan en ce lundi 1er-Mai. Tous rassemblés dans un but précis : protester contre la réforme des retraites.
Le comité intersyndical (CGT, Force Ouvrière, CFDT, Solidaires, FSU et Unsa) du pays de Dinan appelait il y a quelques jours à « faire du 1er-Mai une journée de mobilisation massive », un temps « unitaire et populaire contre la réforme des retraites ». Le pari semble réussi.
Syndicats et gendarmes s’étaient en effet entendus, en fin de matinée, sur une belle participation de 2 700 personnes. Un compromis chiffré rare qui n’aura duré qu’une heure : l’intersyndicale évaluant finalement le rassemblement à 4 000 personnes. Peu importe, les habitants de la région avaient répondu présents. À titre d’indication, certes dans un contexte différent, le 1er-Mai 2022 dinannais avait rassemblé 150 personnes.

Défilé dans le centre-ville
« Franchement, on ne pensait pas qu’il y aurait autant de monde ! Mais c’est bien, et c’est symbolique », relevait Soizick Lision, responsable du personnel CGT de l’hôpital de Dinan. « On est très satisfait, ajoute sa collègue Stéphanie Vezie, secrétaire de l’union locale de la CGT. J’ai vu des personnes venir pour la première fois à une manifestation. Ils se rendent compte et changent de vision sur le pouvoir ». « Pour l’intersyndicale, il s’agit d’une très grosse mobilisation. Cela montre la détermination de la population à ne pas accepter le recul de nos droits sociaux », estime, enfin, Samuel Constant (FSU).
Un peu avant 11 h, la place Duclos et l’esplanade de la Résistance se sont peu à peu remplies, le parterre de la mairie devenant quasiment infranchissable. Le cortège s’est alors élancé en direction de la rue du Marchix, a traversé la rue de l’Horloge, la place des Merciers, la Grand-rue… Les touristes s’écartaient, prenaient des photos voire accompagnaient les nombreux chants destinés au président Emmanuel Macron.

« Si je ne me bats pas maintenant, je le fais quand ? »
Durant plus d’une demi-heure, sur l’heure de midi, les manifestants ont occupé la place Duclos, marquant la fin du défilé. Casseroles, maracas, sirène de pompiers s’y sont mélangées. Des sons de bambous, aussi, grâce à Michel, venu de Saint-Maudez. « Je viens ici contre la réforme des retraites. Je tape avec mes deux bambous pour donner des coups de bâtons à Macron. »
Un peu plus loin, Camille, 24 ans et native de Plélan-le-Petit, estime sa présence comme arme suffisante. « J’avais déjà manifesté mais venir à un rassemblement du 1er-Mai, jamais. Je veux montrer que les jeunes se battent, qu’on n’est pas d’accord avec cette réforme. Si je ne me bats pas maintenant, je le fais quand ? »

Il aura fallu de longues minutes avant de voir la place Duclos se vider. Une manifestation du 1er-Mai conviviale, familiale, réussie en durée comme en nombre. Cela suffira-t-il à faire changer d’avis le gouvernement ? Quoi qu’il en soit, face à un succès populaire qui tient la marée, l’intersyndicale indique se réunir en « fin de semaine prochaine ». Afin de décider si oui ou non, elle poursuit la lutte.
Auteur : Romain Fillion