
François Bayrou est arrivé lundi 30 décembre à Mayotte, dévasté par le cyclone Chido, à la tête d’une imposante délégation ministérielle. Si le premier ministre fraîchement nommé a promis de remettre l’archipel « debout » en deux ans, il a aussi estimé que « quiconque prétendrait qu’il n’y a pas de problème d’immigration brûlant à Mayotte [était] irresponsable ».
Par Théo BOURRIEAU.
La visite de François Bayrou à Mayotte était très attendue, plus de deux semaines après le passage du cyclone Chido qui a ravagé l’archipel. Le Premier ministre, accompagné d’une importante délégation, Manuel Valls (Outre-mer), Élisabeth Borne (Éducation nationale), Valérie Létard (Logement), Yannick Neuder (Santé) et Thani Mohamed Soilihi (chargé de la francophonie et des partenariats internationaux), est arrivé lundi 30 décembre dans le département français.
« Les Mahorais ont souvent le sentiment que ce qu’on leur apporte, ce sont des assurances, de belles paroles de solidarité dans les déclarations, mais ce qu’ils veulent, c’est du réel. (…) Après une journée de dialogue, nous annoncerons ce soir un plan qui s’appellera ”Mayotte debout”», qui permettra « d’apporter des réponses rapides », a affirmé le nouveau Premier ministre.
Un projet de loi constitutionnelle pour supprimer le droit du sol à Mayotte ?
« Il y aura une deuxième phase d’ici quelques mois. C’est un plan à long terme. Parce qu’il ne s’agit pas seulement de reconstruire Mayotte comme elle était. Il s’agit de dessiner l’avenir de Mayotte, différent », a ajouté le Premier ministre. Sans annonces de mesures concrètes, le sentiment local d’être traités comme des citoyens de seconde zone par l’exécutif devrait perdurer.
François Bayrou a estimé que « quiconque prétendrait qu’il n’y a pas de problème d’immigration brûlant à Mayotte [était] irresponsable ». Selon le premier ministre, « notre devoir, c’est de poser la question et tenter d’apporter des réponses. Ça se fera (…) par des propositions de loi qui isoleront des sujets ». À propos du droit du sol dans l’archipel : « c’est une question qu’il faut poser », a ajouté le Premier ministre. Un projet de loi constitutionnelle sur sa suppression à Mayotte devait être présenté en Conseil des ministres en juillet, avant la dissolution de l’Assemblée nationale.
Ces nouvelles déclarations s’inscrivent dans la droite ligne du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui, quelques jours seulement après le désastre, promettait sur X (ex-Twitter) : de « traiter, avec la plus grande détermination, la question migratoire. Mayotte est le symbole de la dérive que les gouvernements ont laissé s’installer sur cette question. Il faudra légiférer pour qu’à Mayotte, comme partout sur le territoire national, la France reprenne le contrôle de son immigration. Les Français l’attendent, et cela devra être une priorité nationale ».
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