Gilets Jaunes : un film documentaire qui raconte l'après, projeté dans l'ouest ! (Hitwest-5/06/24)

Par Simon REUNGOAT

“Des Goûts de Lutte”, c’est le nom du film qui raconte “l’après mouvement des gilets jaunes”, pour ceux qui se sont mobilisés pour la première fois de leur vie. Le film est en projection/débat dans l’Ouest à Nantes (44), Brest (29), Auray (56) et La Turballe (44) ces prochains jours.

Que deviennent ceux qui ont mené le combat, quand les caméras se sont détournées ? C’est la question posée par le film-documentaire “Des Gouts De Lutte” présenté dans plusieurs villes de l’Ouest cette semaine. Les réalisateurs ont accompagné plusieurs anciens gilets jaunes durant les trois années, qui ont suivi le mouvement. Des militants qui s’étaient engagés pour la première fois de leur vie, entrés en politique “par effraction“.

Que reste-t-il du mouvement ?

La lutte a-t-elle changé le quotidien de ces gens, quelques années plus tard ? Pierre-Olivier Gaumin, co-réalisateur du film, explique sa démarche. “On s’est rendu compte que l’étude des “effets” des mouvements sociaux étaient assez peu documentée. Les mouvements sociaux sont beaucoup regardés, étudiés et documentés quand ils surviennent. Mais qu’est-ce qui se passe après ? Après que les gilets jaunes, par exemple, aient passé tous les samedis pendant trois ans sur des ronds-points dans les rues, etc. Qu’est-ce qui se passe après, quand le soufflet retombe un peu ? On a suivi la création d’une chorale (de gilets jaunes) dans le film. On a suivi aussi un personnage qui tente de se présenter aux élections législatives. Egalement une “bédéiste”, une femme qui s’est mise à documenter le mouvement en BD. Qu’est-ce qui se passe pour ces primo contestataires, ces gens pour qui s’engageaient pour la première fois dans un mouvement aussi intense ?”

Un changement intérieur

La lutte a effectivement bouleversé la vie de ces militants, constate Pierre-Olivier Gaumin. “On les a suivis et questionnés sur les changements qui avaient opéré dans leur vie, dus à leur participation au mouvement des gilets jaunes. Et en fait, on s’est aperçu que ça avait beaucoup changé pour eux, notamment intérieurement. Ils se voyaient différemment désormais, et ils voyaient le monde différemment. Beaucoup ont changé de métier ou bien ont arrêté leur métier. Beaucoup ont sociabilisé et ont changé de cercle social, avec des gilets jaunes. Ils ne voient plus leurs anciens amis. C’est une forme de politisation aussi, leurs actions deviennent plus politiques, avec différentes manières de vivre l’après. Quand on a passé tous les samedis pendant plusieurs mois, plusieurs années, à se réunir et à écrire des revendications, à se politiser, à parler, à vivre le mouvement, qu’est-ce que ça fait tout ça !”