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En Grèce des manifestations massives ont eu lieu pour protester contre une nouvelle violence policère. Un jeune Rom de 16 a été atteint d’une balle en pleine tête tiré par un policier qui a ouvert le feu lors d’une course poursuite impliquant ce garçon qui s’était enfui d’une station service sans payer une facture de…20 euros. « Ce n’était pas l’argent ou l’essence, les flics ont tiré car il était un Rom » était inscrit sur le mur d’une rue athénienne. Opéré à la tête, le jeune Rom se trouve toujours dans un état critique.
La police en manque d’imagination a prétendu que le jeune homme « tentait de percuter les motos de policiers et que compte tenu du danger immédiat, les policiers ont fait usage d’une arme à feu pour tenter d’immobiliser le véhicule ». Ca ne vous rappelle rien ?
C’est une attaque « de sang-froid commise par la police. L’enfant n’a fait aucune action qui justifie une telle action des officiers de police », a déclaré l’avocat de la famille du jeune Rom, Théofilos Alexopoulos.
A la suite de cet évènement de violents affrontements entre manifestants et police ont eut lieu à Thessalonique.
Cette affaire, qui a suscité une vive émotion, s’inscrit dans un contexte de violences policières maintes fois dénoncées, et a provoqué des manifestations de colère dans la communauté rom à Thessalonique et à Athènes lundi soir et mardi.
Comme tous les ans le 6 décembre, des manifestations en mémoire d’Alexandros Grigoropoulos, tué dans le quartier contestataire d’Exarcheia à l’âge de 15 ans par les balles d’un policier en 2008, se sont déroulées dans tout le pays. A l’appel de la gauche et des organisations de jeunesse.
La collision de la date anniversaire et de l’affaire du jeune Rom a créé une atmosphère très tendue en Grèce où les violences policières sont la plupart du temps impunies. Le gouvernement de droite a durci la politique répressive et la police, traditionnellement noyautée par l’extrême-droite, se sent couverte par cette droite dure au pouvoir à Athènes.
La situation en Grèce se dégrade tant sur le plan social que politique. À l’approche des élections législatives prévues en 2023, certains estiment que l’atmosphère politique est devenue toxique et se demandent même si le pays sera en mesure d’organiser des élections équitables si le scandale de la surveillance n’est pas réglé. Rappelons qu’un vaste réseau d’écoutes par les services secrets a été mis à jour qui concernait des politiques de gauche, des journalistes et même des militaires. Scandale dont le gouvernement de droite de Mitsotakis est responsable puisqu’il a promulgué une loi qui le rend superviseur direct des services de renseignement depuis le premier jour de son mandat.
Enfin le 17 décembre devrait être une grande journée de mobilisation, de grèves et de manifestations à l’appel des syndicats, le PAME syndicat proche du KKE jouant un rôle de premier plan.
Amnesty International a publié un rapport sévère pour le gouvernement grec. Elle constate que les autorités portent atteinte au droit de manifester. Elle dénonce le recours illégal à la force par la police et s’inquiète du « virage autoritaire » du gouvernement de la droite, la « Nouvelle Démocratie »(ND).
Auteur : NBH