
En moyenne, la participation aux défilés a été divisée par 2,5, dans le département de Loire-Atlantique. Il n’y a eu, par ailleurs, et contrairement à l’habitude, aucun heurt.
Par Philippe GAMBERT et les rédactions OF de Loire-Atlantique.
Par rapport aux manifestations du 18 septembre, un premier constat s’impose : dans le département, la participation a été divisée par 2,5 ou 2,4 en moyenne. De Nantes à Clisson, en passant par Châteaubriant, Ancenis, Saint-Nazaire, on a comptabilisé moins de 11 000 personnes dans les rues ce jeudi 2 octobre (dont 7 500 à Nantes), alors qu’elles étaient 26 000 (dont 17 500 à Nantes), il y a quinze jours.
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Pourquoi cette baisse des mobilisations ? « Il y a une lassitude de la population, commente Tony Gilbert, aide soignant au CHU de Nantes, délégué syndical FO. En 2023, contre la réforme des retraites, les gens sont descendus dans la rue plus d’une douzaine de fois, en masse. Ils n’ont pas été entendus. Pour forcer la main des gouvernements, une seule solution, la grève. »
« Ne plus écouter la rue, c’est abandonner toute concertation, pousser à l’exaspération et provoquer la radicalisation des mouvements. Les manifs, c’est justement un espace de dialogue, un compromis républicain », souligne pour sa part Jean-Noël, 52 ans, un manifestant croisé à Nantes, qui résume en deux phrases un sentiment partagé par un grand nombre.
Aucun heurt
Deuxième constat : les cortèges ont défilé partout en Loire-Atlantique, sans heurts. À Nantes, pas de gaz qui prend à la gorge et aux yeux. Les forces de l’ordre n’ont pas tiré une seule grenade lacrymogène. Une première depuis longtemps.
L’absence de black blocs et autres autonome ou la stratégie policière expliquent-elles ce calme ? Les forces de l’ordre ont encadré au plus près le premier tiers du cortège, là où se massaient les jeunes. Cette omniprésence policière a fait dire à un syndicaliste, avec ironie : « On pourrait proposer comme sujet de philosophie, pour le bac, la question : “Peut-on manifester librement avec une telle présence policière ?” »
Des blocages lycéens
Le matin, des lycéens d’Aristide-Briand à Saint-Nazaire et de Nelson-Mandela à Nantes ont bloqué l’entrée de leur établissement, provoquant une intervention des policiers à Nantes. Avec une interpellation, classée sans suite, d’un mineur de 16 ans.
Les motivations, les revendications ? Elles sont centrées sur la justice sociale, la redistribution des richesses, la lutte contre la pauvreté. Les slogans visent aussi les gouvernements Macron ou la police. L’actualité internationale n’est pas absente des défilés. À Nantes par exemple, les épaules couvertes d’un keffieh, des personnes ont affirmé leur soutien à la Palestine.
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