
Environ 8 000 manifestants ont défilé, jeudi 2 octobre 2025, dans les rues de Rennes (Ille-et-Vilaine) à l’appel de l’intersyndicale. Une mobilisation en nette baisse par rapport à la manifestation du 18 septembre.
Par Alexis BOISSELIER, Ewen BAZIN et Pascal SIMON.
« Peut-être qu’à force de répéter, ça va rentrer… » À Rennes (Ille-et-Vilaine), le soleil n’a pas tout à fait suffi à remonter le moral des manifestants, réunis ce jeudi 2 octobre 2025, à l’appel de l’intersyndical. Environ 8 000 personnes ont défilé dans les rues de la capitale bretonne (10 000 selon les syndicats, 6 000 selon la préfecture). Une mobilisation en baisse par rapport au 10 septembre mais surtout à la journée du 18 septembre où 20 000 manifestants avaient convergé. « La mobilisation est moindre mais elle reste correcte », relativise Fabrice Lerestif, secrétaire général Force ouvrière 35.
Les yeux tournés vers Gaza
Si la plupart des manifestants étaient déjà présents lors des dernières manifestations, ce n’était pas le cas de Dominique, retraité, venu avec ses deux enfants : « Je suis là parce qu’Emmanuel Macron doit partir. Le Premier ministre change mais la politique gouvernementale reste la même. »
Quelques mètres plus loin, Suzanne 28 ans et enseignante regrette le manque de moyen dans l’Education nationale et dénonce la casse des services publics ». « On est démotivés, parce qu’on ne peut plus rendre un service de qualité aux usagers » , regrette aussi Magali, aide-soignante à domicile.
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Mais ce jeudi, beaucoup dans le cortège avaient aussi les yeux tournés vers Gaza alors que la flottille humanitaire venait d’être interceptée par l’armée israélienne. Les lycéens et étudiants présents en tête de cortège ont scandé de nombreux slogans en soutien au peuple palestinien.
« Que Macron reconnaisse la Palestine, c’est très bien mais c’est trop tard », regrette également Guilaine, 72 ans, drapeau palestinien en étendard. Un rassemblement sur la question palestinienne était prévu à 18 h, place de la République.
« Si on ne fait rien, les gens vont s’endormir »
Quelles suites donner au mouvement désormais ? Plusieurs manifestants appelaient à de nouveaux blocages alors que plusieurs lycées mais aussi l’Université de Rennes 2 ont été bloqués partiellement.
« Si on relance juste une autre journée dans quinze jours, cela ne servira à rien. Il faut une grève reconductible car si on continue comme ça, on n’aura bientôt plus personne », prévient Fabrice Lerestif de FO. « Ce n’est pas forcément dans la rue qu’on va se compter, mais par la grève que l’on va gagner », abonde Marie-Line Renaud de la CGT d’Ille-et-Vilaine.
Cédric, 38 ans et travailleur dans le monde de la culture, lui n’y croit plus trop : « Je ne sais pas si ces mobilisations auront un impact direct mais il faut dire qu’on n’est pas d’accord. Si on ne fait rien, les gens vont s’endormir. »
À l’issue de la manifestation, la préfecture n’avait constaté aucun accident. Quatre personnes ont été interpellées dans la matinée, dont deux placées en garde à vue.
En fin de journée, la présidence de Rennes 2 a finalement annoncé aux étudiants que le campus Villejean resterait fermé ce vendredi 3 octobre à la suite du blocage : « Il n’est pas possible de le remettre en état de fonctionner normalement d’ici demain. […] Nous mettons tout en œuvre pour rouvrir le campus au plus vite.»
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