Grève du 2 octobre : mobilisation en baisse contre le projet de budget 2026 du Gouvernement (CLPRESS-3/10/25)

L’intersyndicale appelait ce jeudi 2 octobre à une nouvelle journée de grève et de mobilisation nationale contre le projet budgétaire 2026 du gouvernement, et pour exiger des réponses aux revendications salariales et sociales. Aux quatre coins de la France des cortèges, des rassemblements et manifestations, des blocages sur des axes routiers ou devant des établissements scolaires se sont déroulés, sur le modèle des précédentes mobilisations de septembre. À Paris, le cortège de la manifestation est parti à 14h de la place d’Italie pour rejoindre la place Vauban dans le 7ᵉ arrondissement.

Le ministère de l’Intérieur avait annoncé le déploiement d’environ 5 000 agents des forces de l’ordre à Paris, avec drones et dispositifs de surveillance afin de sécuriser les itinéraires et anticiper les risques d’incidents. Au national, ils étaient plus de 75 000 agents déployés pour assurer la sécurité des différents rassemblements.

Selon le ministère de l’Intérieur, la mobilisation a rassemblé 195 000 manifestants sur tout le territoire, dont 24 000 à Paris. De leur côté, les syndicats, notamment la CGT, revendiquent près de 600 000 manifestants. Ce niveau de mobilisation est nettement inférieur à celui du 18 septembre, journée précédemment marquée par environ 500 000 manifestants selon l’Intérieur.

Concernant le secteur public, les taux de grévistes ont été bien plus faibles qu’en septembre. Dans l’éducation nationale, 6,95 % des enseignants des écoles primaires étaient en grève, et 6,13 % dans les collèges et lycées, contre environ 17 % lors de la précédente mobilisation. Dans la fonction publique d’État, 4,22 % d’agents étaient mobilisés à la mi-journée (contre près de 11 % le 18) ; dans la fonction publique hospitalière, 3,7 %.

La CGT a fermement rejeté les pistes budgétaires proposées par le Premier ministre Sébastien Lecornu, les qualifiant de « saupoudrage » et estimant qu’elles ne répondaient pas aux attentes sociales exprimées. En parallèle, des voix syndicales ont appelé à ne pas se satisfaire de simples annonces, mais à obtenir des engagements fermes sur le budget 2026, les revalorisations salariales et la justice fiscale. L’intersyndicale a insisté sur le fait que les réponses proposées jusqu’ici par le gouvernement étaient insuffisantes, notamment suite à sa dernière rencontre avec le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu. Elle exige des “signes forts” de remise en cause du plan d’austérité, notamment l’abandon ou le retrait de certaines mesures et une véritable négociation.

Le 10 septembre avait constitué un premier acte massif de contestation contre le projet de budget gouvernemental. Le mouvement « Bloquons tout », lancé en grande partie via les réseaux sociaux, avait suscité une agitation décentralisée : blocages de routes, barrages filtrants, rassemblements devant des gares, dépôts ou lycées, notamment aux portes des grandes villes. Selon le ministère de l’Intérieur, environ 175 000 personnes y avaient participé à l’échelle nationale, tandis que la CGT estimait la mobilisation à près de 250 000. 80 000 gendarmes et policiers avaient été mobilisés pour anticiper les actions. Le bilan des interpellations avait été élevé : 675 personnes avaient été interpellées au cours de la journée, dont 280 en région parisienne. Plusieurs actions avaient dégénéré : à Paris, un incendie avait touché un restaurant au centre-ville, des affrontements avec les forces de l’ordre avaient été rapportés.

Le 18 septembre, les huit grandes confédérations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFTC, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC) avaient appelé à une journée de grève nationale et de manifestations interprofessionnelles. Selon le ministère de l’Intérieur, plus de 500 000 manifestants avaient défilé sur l’ensemble du territoire, dont 55 000 dans la capitale, tandis que la CGT revendiquait un million de participants. La mobilisation s’était déroulée dans plus de 250 villes. Le secteur des transports avait connu des perturbations importantes, des écoles étaient partiellement ou totalement fermées, et de nombreux services publics avaient été affectés. Le bilan des interpellations avait atteint 140 personnes dans toute la France, dont 21 à Paris ; 75 personnes avaient été placées en garde à vue. Le dispositif sécuritaire avait mobilisé 6 200 policiers et gendarmes autour de Paris. La journée avait marqué le passage d’un mouvement citoyen désordonné vers une expression syndicale structurée, avec des revendications claires autour du retrait des mesures d’austérité, de la justice sociale et de la revalorisation salariale.

°°°°

Source: https://www.youtube.com/watch?v=01XvY0aQjiU

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/greve-du-2-octobre-mobilisation-en-baisse-contre-le-projet-de-budget-2026-du-gouvernement-clpress-3-10-25/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *