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Le Groenland a voté. L’île de 56 500 habitants est un pays couvert de glace, grand comme quatre fois la France.
Disons-le sans les vociférations du président des Etats-Unis Donald Trump cela aurait pu nous échapper.
Le résultat des élections générales a été une surprise.
C’est la droite, le parti Demokraatit, qui l’emporte avec 30% des voix (contre 9% il y a 4 ans).
En second le parti indépendantiste de droite Naleraq, qui fait une percée avec 24,5 % (contre 12% il y a 4 ans) et qui est favorable à une plus grande coopération avec les Etats-Unis. Son chef Kuno Fenker est l’homme politique le plus pro-Trump du Groenland même s’il est fermement opposé à toute forme de propriété américaine.
Pour le parti de gauche écologiste Inuit Ataqatigiit qui dirigeait le gouvernement depuis 2021, l’échec est cuisant : alors qu’il avait obtenu 36,6 % des voix aux dernières élections, il ne décroche que 21,4 % de votes.
Le parti social-démocrate Siumut divise son score par deux obtient 15% des voix.
Cela avec une forte participation de 70%.
On constate donc un recul de la gauche (indépendantiste) et une progression de la droite (indépendantiste).
Inuits à 90%, les Groenlandais savent avoir été historiquement traités comme tous les colonisés, comme des citoyens de second rang par l’ex-puissance coloniale danoise accusée à juste titre d’avoir étouffé leur culture, procédé à des stérilisations forcées et retiré des enfants à leurs familles. L’indépendance est donc unanimement souhaitée. Le Danemark restant aux yeux des Groenlandais la puissance coloniale.
Mais si l’indépendance est souhaitée l’asservissement aux Etats-Unis est rejeté assez massivement: 85% des habitants de l’île rejettent l’intégration que Trump propose par la négociation ou par la force. Trump considère que la mainmise sur le Groenland est importante du point de vue géopolitique.
En revanche ces gesticulations calment les ardeurs des indépendantistes qui voient dans le maintien de liens avec le Danemark un moyen d’éviter d’être englouti par l’ogre trumpiste.
En tous les cas ces élections ne changent pas fondamentalement la donne sinon que ce sont les forces de droite qui ont le vent en poupe. Et que l’approche du prochain gouvernement pourrait rejoindre les souhaits de Kuno Fenker ( Naleraq) qui a déclaré: « J’espère simplement que Mette Frederiksen, la Première ministre du Danemark, dirait la même chose que Donald Trump : qu’elle respecte notre droit à devenir un État et que le Danemark veut investir beaucoup de milliards de couronnes au Groenland. »
Sinon…
Auteur : Antoine Manessis
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