
Co-secrétaire du syndicat d’enseignants FSU 29, Florent Martinie réagit à la publication, ce dimanche au Journal officiel, de l’arrêté prévoyant des « groupes » en mathématiques et en français, à la rentrée de septembre 2024, pour les élèves de 6e et 5e.
Par Jacques CHANTEAU.
Le texte en question ne fait pas référence à des « groupes de niveau » comme le souhaitait le Premier ministre, mais à des « groupes constitués en fonction des élèves ». « Tout ça, c’est de l’enfumage. C’est peut-être la patte de notre ministre de l’Éducation qui ne souhaitait pas qu’il y ait le mot « niveau » mais je pense que l’on reste dans l’idée de ces groupes de niveau, commente Florent Martinie. D’autre part, je trouve que c’est bien particulier de publier un texte officiel un dimanche. Je ne pense pas qu’ils connaissent la déconnexion numérique. Plus sérieusement, ce texte est publié maintenant alors que cela fait depuis début janvier que l’on travaille dans le flou le plus complet ».
Le délégué syndical s’inquiète quant à la mise en place de ces groupes. « C’est aux enseignants d’établir la composition des différents groupes. Mais la question demeure : quel temps va-t-on pouvoir disposer car cela va demander énormément de travail pour faire des parcours pédagogiques sur plusieurs classes, de savoir qui ira dans tel ou tel groupe de besoin… Cela va exiger énormément de travail et pour l’instant, on n’a aucun temps pour faire ce travail ».
À lire sur le sujet « Groupes de niveau » pour les 6e et 5e, redoublement… Comment cela va se mettre en place à la rentrée
« Un effet pervers »
« Comme tout le monde et la plupart des pédagogues, je pense que ces groupes de niveau creusent les inégalités scolaires et sociales, poursuit le représentant des enseignants. Quand on regroupe les élèves en difficulté ensemble, il y a un effet pervers appelé « effet caméléon » où les enseignants vont, sans faire exprès, baisser leur niveau d’exigence et les élèves ne vont pas progresser. Même le groupe de niveau le plus élevé ne progressera pas plus vite ».
Une à dix semaines dans l’année, les élèves des différents groupes pourront « être regroupés à leur classe de référence ». « Je me demande comment les chefs d’établissements vont pouvoir établir des emplois du temps dans de telles conditions », s’interroge Florent Martinie, qui profitera de la manifestation de la Fonction publique, le 19 mars, pour protester contre cette nouvelle mesure et « toutes ces réformes qui s’enchaînent dans l’Éducation ».
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/groupes-de-niveau-au-college-le-flou-le-plus-complet-selon-ce-responsable-syndical-breton-lt-fr-18-03-24/