
La décision dans l’affaire des harcèlements et agressions sexuelles sur les bateaux de la flotte océanographique française, opérés par l’armateur Genavir, est tombée ce jeudi 19 juin à Brest (Finistère). Mis à part un ancien chef mécanicien, tout le monde est relaxé.
Par Emmanuelle François
Les 22 et 23 avril 2025, un ancien commandant et un ancien chef mécanicien de Genavir, qui arme la flotte océanographique de l’Ifremer, étaient devant le tribunal de Brest (Finistère) pour harcèlements et agressions sexuelles. Fait rare : l’armateur et son ancien directeur étaient aussi sur le banc des prévenus pour blessure involontaire et discrimination. Pour autant, le président Xavier Jublin a ouvert ce procès médiatique en précisant que « le tribunal n’a pas l’ambition » de juger le « me too » de la marine marchande.
L’audience a été l’occasion, pour les cinq femmes sur le banc des victimes, de décrire un environnement de travail sexiste et alcoolisé. Si l’ancien commandant, âgé de 61 ans, s’est dit « stupéfait d’avoir eu cet effet » sur les victimes, l’ancien chef mécanicien de 46 ans a reconnu les faits et présenté ses excuses aux victimes. La société Genavir s’est défendue en disant qu’elle avait immédiatement pris des mesures quand elle a eu connaissance des faits.
Prison avec sursis pour l’ancien chef mécanicien
Ce jeudi 19 juin, le tribunal a relaxé l’ancien commandant, jugeant que les faits reprochés ne sont pas assez caractérisés ou hors de la période de prévention. La société et son ancien directeur le sont aussi, notamment car le tribunal n’a trouvé « aucun élément de limitation de l’avancement de carrière » des femmes ayant dénoncé le sexisme. Seul l’ancien chef mécanicien a été déclaré coupable d’agression et de tentative d’agression sexuelle et condamné à deux ans de prison avec sursis. Il devra régler la somme de 3 000 € à l’une de ses victimes et 1 000 € à l’AVFT, une association qui a aidé les victimes.
Juliette, l’une des femmes dénonçant les faits, est sortie très émue après la lecture de la décision. « On va continuer à se battre pour que les armateurs prennent leurs responsabilités et ouvrent les yeux sur les violences à bord des navires. Rien n’effacera les souffrances endurées, la peur et les humiliations, la perte d’emploi et la perte d’un métier dont nous avons rêvé petites. »
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