Engagé dans la Résistance dès 1941, le Gabéricois Jean Le Corre a vécu l’enfer des camps de concentration. Après son retour, il devient, secrétaire de mairie de la commune d’Ergué-Gabéric (Finistère). Pour honorer son courage, la municipalité a décidé de baptiser une future place en son nom.
Au centre-bourg d’Ergué-Gabéric (Finistère), la future place, à l’est de la construction de l’immeuble de l’Opac, sera baptisée la place Jean-Le-Corre, en mémoire de ce Gabéricois, héros de la Résistance, déporté en camp de concentration.
Mission : brûler des dossiers du Service de travail obligatoire
En mars 1941, l’année de ses vingt ans, Jean Le Corre a rejoint le réseau de résistance Georges France, puis Libération Nord, avec ses amis gabéricois Fanch Balès, Hervé Bénéat et Pierre Le Moigne.
En janvier 1944, la section de Quimper (Finistère) les charge de voler les dossiers des jeunes assujettis au Service de travail obligatoire dans les bureaux du STO, boulevard Kerguelen. Ils les détruiront dans le four de la boulangerie Balès à Ergué-Gabéric. Deux jours plus tard, Jean Le Corre et Hervé Bénéat sont arrêtés par la Gestapo. Commence pour eux le cauchemar des camps, après 17 jours d’interrogatoire musclé.
Raconter l’horreur vécue dans les camps
Libéré en avril 1945, Jean Le Corre ne pèse plus que 37 kg. Il lui faudra attendre 40 ans, avant de se décider à prendre la plume, pour décrire les sévices subis entre Neuengamme et Buchenwald. Il en avait fait la promesse à Hervé Bénéat, mort d’épuisement à Wôbbelin, en avril 1945, quelques jours avant la libération de ce Kommando de travail forcé.
Les mémoires de Jean Le Corre, Résistant déporté (Cahiers de Cornouaille), ont été rééditées par Arkae, il y a 2 ans.
Dès son retour, il s’engage dans la vie communale
À son retour des camps, Jean Le Corre est devenu un grand footballeur au Paotred Dispount et au Stade Quimpérois. Il aura aussi pour autre passion la chasse et élèvera des Beagles classés premiers à la coupe de France. « Jean Le Corre était aussi secrétaire de mairie, ajoute Hervé Herry, maire. Il retrouvera son copain François Balès, qui a une place qui porte son nom près du bar. Il ne sera pas loin, non plus, de la place Jean-Moulin du bourg. »
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