
Une quarantaine de syndicalistes, de la CGT et de la CFDT, manifestaient leur mécontentement devant le tribunal judiciaire de Brest (Finistère), jeudi 15 mai 2025. L’Ifremer et sa filiale Genavir ont assigné en justice leur CSE, qui alertait sur le « risque grave » de risques psychosociaux (RPS) et demandent une enquête à ce sujet.
Par Baptiste LE ROUZIC.
Des drapeaux de la CGT et de la CFDT flottent sur les marches du tribunal judiciaire de Brest (Finistère), jeudi 15 mai 2025. Une quarantaine de syndicalistes sont réunis pour soutenir les salariés de l’Ifremer (Institut français de recherche et d’exploitation de la mer) et sa filiale Genavir, également pour reprocher l’attitude de la direction. S’ils sont présents, surtout, c’est que l’institut et sa filiale ont assigné en justice leur Comité social et économique (CSE).
« La discussion avec la direction est difficile »
Pour comprendre l’atmosphère délétère, il faut revenir en arrière. Un courrier d’alerte de la médecine du travail sur les risques psychosociaux (RPS) est envoyé au siège de l’Ifremer de Brest-Plouzané, le 22 octobre 2024. Un vote unanime du CSE décide, le 25 février, de nommer un expert pour enquêter sur le risque grave de RPS.
Seulement, l’Ifremer conteste l’enquête de « risque grave », le coût de l’expertise, et le choix du cabinet Irtem. « La discussion avec la direction est difficile », soupire Olivier Dugornay, de la CGT.
Surcharge de travail, tensions, mauvais management…
Le verdict du tribunal n’intéresse que peu les défenseurs de l’action syndicale. « Peu importe le résultat, je crois que la direction a déjà perdu quelque chose d’important : la confiance des salariés », affirme Jean-Benard Donou, de la CFDT.
D’après les syndicats, un mauvais management, une surcharge de travail, des tensions dans les équipes sont à l’origine des RPS. « Il faut aussi prendre en compte le fait que ça soit un métier passion, continue-t-il. Ils prennent davantage sur eux pour continuer à exercer. Sauf qu’au bout d’un moment, on craque. »
La réponse de la direction
La direction du Centre Bretagne de l’Ifremer demande « une preuve précise de l’existence du risque grave, identifié et actuel » de la part du CSE. Pour l’expertise, « nous confirmons notre accord pour la réalisation d’un diagnostic conduit par un cabinet d’expertise habilité et désigné conjointement avec le CSE sur un cahier des charges défini également conjointement ».
Le tribunal rendra sa décision le 4 septembre prochain.
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