Un homme de 25 ans, de nationalité ivoirienne, sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire), devait être expulsé au terme de sa peine de prison. Le 6 mai 2025, il avait bloqué la porte de sa cellule au centre pénitentiaire de Lorient-Plœmeur (Morbihan), puis menacé de mort les fonctionnaires qui venaient le chercher pour l’escorter jusqu’à un aéroport parisien. Il a été condamné par le tribunal de Lorient à quinze mois de prison et maintenu en détention.
Centre pénitentiaire de Plœmeur (Morbihan), le 6 mai 2025. Je savais que j’allais être expulsé vers la Côte d’Ivoire, j’ai cogité toute la nuit. À 3 h, j’ai bloqué la porte de ma cellule et bouché l’œilleton »,
rembobine Moussa Keita, 25 ans, jugé en comparution immédiate par le tribunal de Lorient (Morbihan) ce vendredi 20 juin 2025.
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Une lame de rasoir
Vers 5 h 30, des fonctionnaires de la prison de Plœmeur s’approchent de sa cellule. Ils ne parviennent pas à ouvrir la porte. À travers le battant, le jeune détenu leur lance qu’il a des lames de rasoir sur lui et qu’il va s’en servir. Il a lancé qu’il allait nous lamer »,
assure un témoin. « Il a dit qu’il allait tous nous planter si on entrait »,
ajoute un autre.
Victime d’un malaise, le détenu a dû être transféré à l’hôpital pour des examens.
« Ma vie est ici »
Quel intérêt j’aurais eu à menacer le personnel ?
se défend le détenu ce vendredi. J’ai juste dit que j’allais m’en prendre à moi-même et rien d’autre »,
souligne celui qui est en France depuis 2019. Père d’un enfant, il réaffirme son refus de repartir en Côte d’Ivoire, ma vie est ici
. Son avocat Damien Guillou plaide la relaxe : Il y a un recours contre l’obligation de quitter le territoire et quant aux menaces, son codétenu ne les a pas entendues
.
Je suis un homme très gentil
, conclu l’Ivoirien, dont le casier judiciaire affiche onze mentions, dont plusieurs pour violences. Quand je ne fume pas du cannabis tout va bien, aujourd’hui je n’en fume plus.
Il reste en prison
Il a entendu substituer sa propre loi à celle de la République, il avait décidé de se rendre inexpulsable, et de mettre tout le monde devant le fait accompli, il a employé les grands moyens
, estime le procureur adjoint, avant de requérir la condamnation du prévenu à la peine de quinze mois de prison avec maintien en détention. Peine qui sera suivie par le tribunal.
Moussa Keita devra aussi indemniser le préjudice moral des quatre personnels du centre de détention de Plœmeur.
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