Alors qu’une réunion pour établir la carte scolaire du second degré dans le Finistère se tenait à Quimper, ce mardi 18 mars 2025, une centaine d’enseignants et d’élèves se sont mobilisés devant le bâtiment des services départementaux de l’Éducation nationale contre les suppressions de postes et les compléments de service.
Par Nelly CLOAREC.
Parmi l’importante délégation de représentants du lycée public de Pont-l’Abbé à la manifestation devant le bâtiment de la direction académique à Quimper (Finistère) ce mardi 18 mars 2025, une enseignante tient une pancarte : « Suis une dame ? Non, un pion. »
Celle qui l’a réalisée, Magalie Moreau, enseigne l’histoire-géographie au lycée Laënnec depuis deux ans, après avoir travaillé cinq ans à Brest. Conséquence de la fermeture prévue de deux classes dans son établissement : l’an prochain, elle aura à assurer huit heures de cours, soit l’équivalent de trois demi-journées ailleurs. Où ? « Je ne sais pas… », répond la Quimpéroise.
Une situation « ubuesque » que la centaine de manifestants, venus de Brest, Landerneau, Fouesnant, Quimperlé (cinq classes menacées) … dénoncent en cette matinée. « Mes collègues, eux, vont devoir assurer des heures supplémentaires ! » L’un d’eux confirme : « Personne, au sein de l’équipe d’histoire-géo, ne souhaite assurer des heures supplémentaires. Seulement, l’institution est en droit de nous demander d’assurer deux heures supplémentaires que nous ne pouvons refuser. Nous considérons que c’est un non-sens total. »
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Les uns et les autres donnent ainsi des exemples de professeurs sur la route : « Du lycée de Cornouaille à Quimper pour un complément de service de deux heures et demie à Douarnenez. » Ou encore « des allers-retours trois fois par semaine entre Pont-l’Abbé et Carhaix… »
« Plus d’une vingtaine de postes menacés »
Valérie Plouchard, pour l’intersyndicale, commente : « Les enseignants sont de plus en plus précaires. Ce que l’institution cherche à faire, c’est que l’on soit titulaire d’un service et non plus d’un poste fixe dans un établissement. »
Elle annonce la suppression prévue « de plus d’une vingtaine de postes dans les collèges et les lycées du département. On nous répond toujours : baisse démographique. Mais les collègues ont toujours trente élèves et plus devant eux ! » Benjamin Maucci, représentant du Snes 29 FSU, embraye : « L’argument devient insupportable. La France compte 26 élèves en moyenne par classe au collège : elle tient la pire place en Europe ! On est en train d’entériner le manque de moyens. »
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