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Coupures de courant cet hiver ? Véran fait la promotion d’EcoWatt, «la météo du réseau électrique»
Le porte-parole de l’exécutif a évoqué à demi-mots un risque de coupures d’électricité cet hiver. Face à la sous-performance du parc nucléaire, l’ex-ministre de la Santé a rappelé les «écogestes» et incité les Français à télécharger l’appli EcoWatt.
Après l’application TousAntiCovid, l’application EcoWatt ?
«Dans les semaines à venir, un nom va rentrer dans le langage courant, ce nom c’est EcoWatt !», assure Olivier Véran. Durant la conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres de ce 29 novembre, le porte-parole du gouvernement a fait le service après-vente de cette application «gratuite» et facile à télécharger.
Présentée comme «la météo du réseau électrique» avec ses pictogrammes de couleurs, cette dernière ambitionne d’inciter les Français aux économies d’énergie en cas de tensions sur le réseau, grâce notamment à des «écogestes» tels que décaler une lessive, la cuisson d’un repas ou baisser son chauffage. Des «mesures extrêmement simples, en réalité assez peu contraignantes, mais avec un impact massif» pour soulager le réseau «à certaines heures», assure l’ex-ministre.
«Plusieurs rideaux d’intervention»
Des économies d’échelle qui pourraient s’avérer indispensables cet hiver, à en croire l’ancien ministre. «En temps normal, notre production d’électricité s’aligne sur cette hausse de la demande. Mais il se pourrait que cette année […] la production et la demande en électricité ne soient pas totalement alignées certains jours de grand froid et si nous n’adaptons pas – lorsque nous y sommes appelés – certaines de nos habitudes de consommation au moment les plus critiques», avance un Olivier Véran particulièrement prudent, n’évoquant qu’à demi-mots des coupures.
Avec l’arrivée de l’hiver : nous nous préparons.
Affirmant vouloir éviter d’en arriver à celles-ci, le porte-parole a détaillé la planification de plusieurs «rideaux d’intervention», tels que la déconnexion du réseau des entreprises les plus «consommatrices d’électricité» ou encore de «petites baisses de tension sur certaines lignes» qui seraient «absolument invisibles, inodores et surtout indolores pour les ménages».
Face au risque de coupures, les Français enjoints à la sobriété
Ces propos du porte-parole du gouvernement rejoignent ceux d’Emmanuelle Wargon, également ancienne ministre de Jean Castex et aujourd’hui à la tête de la Commission de la régulation de l’énergie (CRE). Cette dernière avertissait les Français le 19 novembre qu’en cas de météo trop froide, ils pourraient faire face à des coupures d’électricité ciblées à partir du mois de janvier. La veille, le gestionnaire de réseau RTE avait mis les pieds dans le plat en annonçant un risque «élevé» de tensions sur le réseau électrique tricolore au cours du premier mois de l’année, en raison du manque de disponibilité du parc nucléaire tricolore.
Des propos qui tranchent, en partie, avec ceux du président de la République au printemps dernier. «Je veux vous rassurer : il n’y a aucun risque de coupure parce que quand il y a des besoins, on s’approvisionne sur le marché européen», affirmait début juin Emmanuel Macron, dans un entretien à la presse régionale. Deux mois plus tard, le locataire de l’Elysée appelait les Français à la «sobriété» afin d’éviter les rationnements… et les coupures.
Ces deux derniers mois, EDF a annoncé le report de la remise en service de plusieurs de ses réacteurs et revu à la baisse ses prévisions de production d’électricité pour 2022. Avec 25 d’entre eux actuellement à l’arrêt, sur 56, en raison de maintenances et de problèmes de corrosion soupçonnés ou avérés auxquels sont venus s’ajouter des mouvements sociaux, le niveau de production électrique de l’énergéticien tricolore est historiquement bas.
Maxime Perrotin
Vu sur l’application RT News
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«On sera très importateur», prévient le dirigeant du réseau électrique français
Traditionnellement exportatrice d’électricité, la France va devoir cette année en importer beaucoup de ses voisins à cause d’un parc nucléaire défaillant. Le président du Réseau de transport d’électricité (RTE) plaide pour les économies d’énergie.
«La France est très légèrement importatrice sur l’ensemble de l’année et il faut parier sur un hiver où on sera très importateur parce qu’on a besoin de cette électricité», a déclaré Xavier Piechaczyk, président du Directoire du Réseau de transport d’électricité (RTE), sur France Info ce 1er décembre.
Citant l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et les pays du Benelux, il a ajouté : «On sera globalement, nous la France, importateur cet hiver de l’ensemble des pays qui nous entourent.»
«Historiquement, la France était très exportatrice parce qu’elle avait un parc nucléaire très gros, là il s’avère qu’il a des difficultés passagères [qui] vont se résoudre mais ça va prendre quelques années. Pendant ce temps, on importe de l’électricité », a expliqué Xavier Piechaczyk.
Le dirigeant a précisé que la France avait la capacité physique d’importer 15 gigawatts heures (GW), ce qui représente «une part utile» pour faire face à une pointe de consommation électrique de 90 GW et «contribue à pouvoir éviter les coupures».
Or, cet hiver, la France est exposée à des risques de coupures en particulier en raison d’un niveau de production d’électricité nucléaire au plus bas. La moitié de son parc de réacteurs est indisponible en raison de maintenances programmées mais parfois prolongées, ou de problèmes de corrosion.
60% de la population concernée
Dans ce contexte, le gouvernement va adresser aux préfets une circulaire pour anticiper et préparer leurs départements à d’éventuelles coupures programmées d’approvisionnement en électricité, qui pourraient concerner 60% de la population mais aucun site critique ou client prioritaire.
Le dirigeant de RTE admet «une situation à risque», mais appelle à ne pas «considérer ces coupures comme une fatalité». Il rappelle la nécessité de baisser sa consommation. Celle-ci a diminué en France de 6,7% la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019), une baisse «largement concentrée dans le secteur industriel», selon le dernier bilan de RTE mardi.
Cette baisse, selon Xavier Piechaczyk, «on commence à la voir chez les particuliers, ça frémit […] de l’ordre du pourcent». En revanche, il confie ne pas en voir dans le secteur tertiaire, et lâche : «Ça, c’est un problème.»
Vu sur l’application RT News
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Écoles, transports publics… les préfets priés d’anticiper les risques de coupures d’électricité
Matignon va adresser une circulaire aux préfets afin d’anticiper d’éventuelles coupures d’électricités cet hiver. En cas de délestages, les écoles resteront fermées, les trains et métros seront annulés et les secours seront difficilement joignables.
Alors que l’entrée dans l’hiver se rapproche, le gouvernement va adresser aux préfets une circulaire pour anticiper et préparer leurs départements à d’éventuelles coupures programmées d’électricité. 60% de la population pourrait être concernée par ces dernières, mais aucun site critique ou client prioritaire, a appris l’AFP ce 30 novembre de source gouvernementale.
Le texte, qui concerne le territoire métropolitain sauf la Corse, reliée à l’Italie et qui dispose de sa propre production électrique, sert à «finaliser la préparation du pays» même si des délestages tournants, de maximum deux heures, restent à ce stade une hypothèse, notamment en janvier si l’approvisionnement en électricité vient à poser problème.
«On ne couperait que si le froid se confirme, qu’on a un problème de production ou d’interconnexion (avec les pays voisins) et si la consommation ne baisse pas», souligne-t-on de même source.
Fermetures d’écoles et annulations de trains préventives
Selon la source gouvernementale de l’AFP, une partie de la population ne sera jamais en pratique délestée, car prioritaire, ou raccordée par chance à une ligne prioritaire, «ce qui concerne 40% des gens». Il n’y aura aucun département délesté en entier, dit-elle encore, mais seulement des parties minoritaires du territoire, jamais deux fois les mêmes personnes et aucun des quelque 3 800 patients à haut risque dépendants d’un équipement médical à domicile branché sur le secteur.
Dans tous les cas, les coupures auraient lieu aux moments des pics de consommation, entre 8h et 13h le matin, et entre 18h et 20h le soir. Avec comme inconvénient pour les écoles susceptibles d’être délestées qu’elles n’ouvrent pas le matin pour éviter d’être sans lumière, ni chauffage, ni alarme.
Et pour les voyageurs, le risque est que certains trains ou métros soient annulés pour éviter d’avoir des passagers bloqués en pleine voie: «soit ça roule de bout en bout, soit on préférera interrompre deux heures, car être coincé dans le métro deux heures n’est pas une option».
«L’idée est que personne ne soit surpris»
Un signal EcoWatt rouge serait émis trois jours à l’avance, permettant de savoir ensuite avec un jour d’avance quels départements seraient concernés, puis de savoir à 17h00 la veille qui est concerné par les coupures en renseignant son adresse sur un site internet d’Enedis et de RTE, qui gèrent le réseau français de transport et de distribution de l’électricité: «L’idée est que personne ne soit surpris», souligne la source gouvernementale.
Selon une autre source proche du dossier, il est demandé aux préfets de présenter des schémas de délestage à 38% de la consommation, la cellule interministérielle de crise travaillant sur l’hypothèse que six à dix délestages seront nécessaires sur la période, et des délestages de deux heures touchant six millions de personnes en même temps. La cellule interministérielle de crise travaille aussi sur un scénario de blackout, mais sans y croire.
La circulaire vient parachever un travail préparatoire déjà effectué par les préfectures pour mettre à l’abri des coupures les sites critiques: pompiers, gendarmerie, hôpitaux, etc. Quelques sites industriels ont également été placés sur les listes de clients prioritaires, de même que les installations classées disposant de groupes électrogènes qui ont désormais un mois pour en tester leur fonctionnement. Pour les urgences, il sera recommandé de privilégier le 112. Une cartographie complexe des zones blanches où les antennes téléphoniques relais seraient coupées est en cours de réalisation.
La France est exposée à des risques de coupures en particulier en raison d’un niveau de production d’électricité nucléaire au plus bas. La moitié de son parc de réacteurs est indisponible en raison de maintenances programmées mais parfois prolongées, ou de problèmes de corrosion.
Vu sur l’application RT News
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