
Le cirque Étasunien continue, rien ne va plus entre milliardaires fascistes
Tout avait commencé comme une idylle entre richissimes fascistes : le candidat d’extrême droite Donald Trump et le milliardaire sous kétamine Elon Musk vivaient leur «bromance» au grand jour. Avant les élections, le patron de Tesla et du réseau social X avait mis tout son empire au service de l’actuel président : il avait débloqué 270 millions de dollars pour financer sa campagne, mis les algorithmes de son réseau social au service de la galaxie trumpiste, participé à ses meetings, joué le rôle de conseiller…
Elon Musk, figure du masculinisme, avait même écrit ce message ridicule : «J’aime Donald Trump autant qu’un homme hétéro peut en aimer un autre». Il amenait aussi son fils de 4 ans dans le bureau ovale jouer avec le président. Une affection réciproque : Trump qualifiait Musk de «super génie», déclarait «une star est née : Elon !» et s’enthousiasmait à propos des fusées de Space X : «Seul Elon est capable de faire ça, c’est pour ça que je t’aime Elon».
Après le salut nazi le soir de l’investiture de Trump, les ventes de voiture de la firme de Musk, Tesla, étaient en chute libre. Trump avait alors transformé le perron de la maison blanche en stand publicitaire pour Tesla, il avait longuement vanté les véhicules électriques de son ami.
De son côté, Musk avait pris la tête d’un ministère de «l’efficacité» qui avait pour mission de purger l’administration Étasunienne. Avec un bilan lamentable, même sur le plan financier. L’entrepreneur libertarien promettait de «faire au moins 2000 milliards» de dollars de coupes en octobre dernier, puis seulement «1000 milliards» en janvier. Il affiche finalement un résultat de 175 milliards de dollars «d’économies». Un bilan surévalué, les médias outre-Atlantique soulignent que ces résultats ne sont pas documentés. Non seulement le fameux «DOGE» n’a pas fait d’économies significatives, mais celles-ci n’ont visé que des administrations socialement utiles : celles chargées de la météorologie et du climat, les ONG humanitaires, le ministère de l’Éducation… Bref, c’est un désastre.
Le 31 mai, Trump organisait quand même un pot de départ chaleureux avec son copain, pour célébrer la fin de la mission du Département de l’efficacité gouvernementale. Mais chez les milliardaires fascistes, surtout quand ils sont sous Kétamine et obsédés par le pouvoir, tout change très vite.
Elon Musk affirme désormais que Donald Trump devrait être destitué, et multiplie les messages agressifs contre son ancien ami. Sur X, il affirme que «Trump aurait perdu l’élection» et dénonce son «ingratitude». Il s’en prend aussi à la politique économique du président : «Les droits de douane de Trump vont causer une récession dans la deuxième moitié de l’année». Il s’était déjà opposé à la loi «Big Beautiful Bill», qui prévoit des dépenses massives, notamment dans l’armée et la police, pour organiser des expulsions d’étrangers.
Musk appelle ainsi à «créer un nouveau parti politique en Amérique» : le vertige du pouvoir lui est sans doute monté à la tête, et il se rêve à la Maison Blanche.
Plus grave, il accuse Donald Trump de complicité pédocriminelle. Le 5 juin, il écrit : «Il est temps de lâcher la bombe vraiment grosse : Donald Trump figure dans les dossiers Epstein. C’est la raison réelle pour laquelle ils n’ont pas encore été rendus publics. Bonne journée, Trump !» Epstein, c’est ce milliardaire qui a organisé un gigantesque réseau de trafic d’êtres humains, en particulier des mineures, et lié aux cercles de pouvoir, y compris en France depuis les années 1990. Après son arrestation, Epstein avait été retrouvé «suicidé» dans sa cellule en 2019 dans des circonstances plus que troubles. Depuis, la «liste» de ses complices fait l’objet de spéculations.
Cette accusation de Musk sont surprenantes à plus d’un titre. S’il a des preuves de faits pédocriminels de Trump, il les a cachés jusqu’ici et il est donc complice. Il a même laissé ses enfants en présence de l’homme qu’il met en cause aujourd’hui. De plus, les Trumpistes ont fait campagne depuis 2016 en accusant leurs adversaires de pédocriminalité, notamment d’avoir hébergé un réseau de viols d’enfant dans une pizzeria tenue par un militant Démocrate. Un récit délirant qui avait tout de même pris une ampleur folle aux USA et joué un grand rôle dans les élections présidentielles. Si Trump figure bien dans le réseau Epstein, c’est un inversion à peine croyable.
Le président des USA, sous le choc, temporise pour l’instant. Il déplore : «Écoutez, Elon et moi avions une excellente relation. Je ne sais pas si ce sera encore le cas». Il se dit «très déçu» par son ancien copain qu’il dit avoir «beaucoup aidé». Et il livre, comme à son habitude, une analyse infantile : «Je pense que cet endroit lui manque. Je pense qu’il s’est retrouvé dehors et, tout d’un coup, il n’était plus dans ce magnifique bureau Ovale». Quelques heures plus tard, il déclarait que Musk était «devenu fou». Il tacle aussi Musk, disant qu’il est déçu par la suppression des subventions pour les véhicules électriques, ce qui va faire perdre de l’argent à Tesla.
Vu les attaques de Musk, il est probable que la riposte du gouvernement soit beaucoup plus dure prochainement. Par exemple, l’État pourrait définancer les programmes de SpaceX, et mettre Musk en difficulté financière. Ce dernier riposte préventivement, en annonçant que dans ce cas, il mettrait «immédiatement hors service son vaisseau spatial Dragon» utilisé notamment par la Nasa. Ambiance. La «conquête de Mars» annoncée il y a quelques semaines n’est pas pour tout de suite.
La garde rapprochée de Trump ne retient pas ses coups. Steve Bannon, l’idéologue du Trumpisme, réclame ouvertement l’expulsion d’Elon Musk : «Je suis convaincu qu’il s’agit d’un étranger en situation irrégulière et qu’il devrait être chassé du pays immédiatement». Il appelle à une enquête officielle sur le statut migratoire du milliardaire, et souhaite la nationalisation de SpaceX par décret présidentiel. En parallèle, l’action Tesla, qui dégringole déjà depuis des mois, a encore perdu 14% depuis le début de la dispute.
Pour couronner le tout, Ashley Saint-Clair, la mère du dernier enfant d’Elon Musk, âgée de 26 ans, qui se bat pour que le milliardaire reconnaisse son enfant, a proposé ses services au président des USA. Cette influenceuse d’extrême droite a publié un post sur ses réseaux sociaux : «Hey Donald, fais-moi signe si tu as besoin de conseils pour une rupture !»
Si cette bisbille entre l’homme le plus riche du monde et le président de la première puissance de la planète, tous les deux lunatiques et mégalomanes se poursuit, Musk pourrait bien modifier les algorithmes de X pour les utiliser contre son ancien allié, voire lancer son parti ou même priver les USA de ses satellites. Mieux, la droite Étasunienne et son cortège de libertariens et de fascistes pourrait se déchirer violemment, ce qui serait, avouons-le, assez savoureux.
On prend du pop-corn et on compte les points.
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