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500 000 personnes sont descendues dans la rue dans pas moins de 80 villes
L’Italie n’avait pas connu pareille mobilisation depuis des années. Lundi 22 septembre, des cortèges de dizaines de milliers de personnes se sont retrouvés dans de nombreuses villes du pays, en solidarité avec Gaza, à quelques heures de l’ouverture du sommet organisé à l’ONU pour la reconnaissance d’un Etat palestinien. Ces derniers jours, plusieurs syndicats avaient appelé à une grève générale, lundi, à commencer par l’Unione sindacale di base (USB)
Outre la forte mobilisation les observateurs ont constaté que loin de constituer des rassemblements de militants chevronnés, les cortèges de lundi étaient peuplés de familles, de jeunes. On y a même compté nombre d’ecclésiastiques, dont les membres du collectif « Prêtres contre le génocide ».
Beaucoup d’Italiens ont soutenu la mobilisation même s’ils ne manifestaient pas.
Reste que malgré le faible relais médiatique, c’est un euphémisme, notamment dans l’audiovisuel public aux mains des néofascistes, des centaines milliers de manifestants ont fait une journée de grève pour affirmer dans la rue, leur soutien à la Palestine, brandissant des drapeaux palestiniens et appelant Giorgia Meloni à sortir de son silence et reconnaître l’Etat de Palestine.
Au sujet de la journée d’hier 22 septembre en Italie The Times of Israël écrit: « Les dockers veulent bloquer les transferts d’armes vers l’État juif ; de nombreuses grandes villes accueillent des manifestations en soutien à un peuple en voie d’extermination »
Bien entendu le vice-président du Conseil, le néofasciste Matteo Salvini, a tenté de minimiser la portée de ces mobilisations, les qualifiant d’initiatives d’une « frange d’extrême gauche » des syndicats…du Retailleau dans le texte. Soit « l’extrême-gauche » est très forte en Italie, soit Salvini est un menteur.
Quant à la présidente du Conseil, la néo-mussolinienne Giorgia Meloni, elle reste sur sa position de non-reconnaissance de l’Etat de Palestine. Sa proximité avec la clique de Donald Trump et la présidente allemande de la Commission européenne von der Leyen et leur commun soutien inconditionnel à Israël, ne lui permettent pas d’entendre la volonté massivement exprimée par les Italien-ne-s hier 22 septembre.
Quand le ministre israélien des Affaires de la diaspora, Amichai Chikli (membre du parti d’extrême-droite Yamina) déclare « L’Union européenne est une institution qui tolère deux types de juifs : ceux qui veulent saper Israël et les juifs morts », on peut raisonnablement penser que rien n’est statique et que l’intervention des peuples peut changer beaucoup de choses.
C’est aussi une première et importante faille entre Meloni et le peuple italien qui semblait assommé depuis l’arrivée au pouvoir de l’union des droites (Fratelli d’Italia, Lega, Forza Italia) dirigée par les néo-mussoliniens.
L’ Unione Sindacale di Base ( USB ), un syndicat qui se veut une alternative de masse aux syndicats confédéraux. C’est ce syndicat qui est à l’initiative de cette journée de grève et de mobilisation. La grande absente de cette grande journée de solidarité internationale et de lutte était la CGIL, la principale confédération syndicale du pays.
A suivre, car il semble que l’on pourrait assister à un réveil de la gauche en Italie et sur un thème internationaliste, une gauche qui s’extrait de la défaite et de l’impuissance auxquelles la voue le PD ( Partito Democratico) et l’orientation actuelle de la CGIL.
Une journée porteuse d’espoir pour l’Italie et l’Europe.
AM
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