
Depuis 2011 et le début de son engagement au Secours populaire à Quimper (Finistère), Fanny a tenu tous les postes au sein de l’association. On trouve aujourd’hui l’ancienne commerçante derrière la caisse.
Si elle garde son épais manteau sur ses frêles épaules, ce n’est pas par coquetterie mais parce qu’il fait un froid de canard, en cette matinée d’hiver 2025. Dans le hangar du Secours populaire, avenue de la Libération à Quimper (Finistère), où Fanny officie, il n’y a pas de chauffage par mesure d’économie.
« Je suis passée par tous les postes »
C’est là, derrière son minuscule bureau, entourée d’un capharnaüm d’objets hétéroclites que Fanny tient la caisse du comité local. Je suis arrivée au Secours pop’en septembre 2011 et je crois que je suis passée par tous les postes avant de me retrouver derrière la caisse
, se souvient-elle.
Un poste qui lui convient parfaitement car elle a exercé la profession de commerçante dans de nombreux domaines. J’ai vendu de tout, sauf des voitures, s’amuse la pétillante septuagénaire, et toujours derrière la caisse, que ce soit dans des grandes surfaces, des supérettes ou d’autres commerces.
L’envie d’aider les autres
Tout en parlant, elle jette un œil sur ses collègues qui vont et viennent dans un mouvement permanent pour déballer, trier, étiqueter et mettre en rayons les objets déposés par les donateurs.
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu l’envie d’aider les autres. Pas besoin de réaliser de grandes choses mais simplement être là, au quotidien, auprès de ceux qui en ont besoin.
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Toute jeune fille, dans son quartier, auprès d’une vieille grand-mère isolée et à moitié aveugle puis de la maman d’un jeune enfant trisomique, toujours attentive aux difficultés rencontrées par son voisinage. Ce besoin de s’impliquer pour les autres trouvera sa finalité dans son engagement, pendant près de vingt ans, au sein de l’organisation non gouvernementale (ONG) Terre des Hommes.
« On reçoit des petites douceurs »
Depuis son engagement au sein du Secours populaire, Fanny a tissé des liens avec certains bénéficiaires. Le but est quand même qu’ils repartent le plus vite possible. C’est le signe qu’ils n’ont plus besoin de nous et qu’ils sont autonomes. Les voir s’en sortir et reprendre goût à la vie est notre plus grand bonheur. Beaucoup d’entre eux passent de temps en temps nous dire un petit bonjour, lors des fêtes ou à la fin du Ramadan, on reçoit des petites douceurs. C’est très gratifiant.
Pourtant l’accueil des personnes en difficulté n’est pas toujours chose aisée. Le nombre de personnes dans le besoin a beaucoup augmenté ces dernières années : Des femmes seules, souvent très jeunes, avec un enfant, des couples qui travaillent mais ne gagnent pas assez pour se loger et subvenir à leurs besoins quotidiens et depuis au moins deux ans, des étudiants qui viennent chercher de la nourriture.
Pour les aider, le Secours populaire leur propose des vêtements, du linge de maison, des ustensiles de cuisine ou d’entretien, des meubles, de la nourriture et autres objets qui manquent cruellement quand on est dans le besoin.
« Assurer le minimum vital »
Si Fanny occupe le poste de caissière, c’est qu’ici, tout est à vendre. On ne vient pas ici de gaieté de cœur. C’est une démarche difficile, pour certains, c’est humiliant d’avoir à demander de l’aide, de faire face à ses difficultés, voire ses échecs.
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Pas question donc de faire la charité. Donner quelques euros, une somme même modique, en compensation de ce que l’on reçoit du Secours populaire, permet de ne pas se sentir entièrement redevable d’une main providentielle.
Il arrive que des personnes ou même des familles soient totalement démunies, confie Fanny. Tout le monde se mobilise alors pour fournir meubles, vêtements, ustensiles de cuisine, draps et serviettes. Tout ce qu’il faut pour assurer le minimum vital et faire face plusieurs jours dans de bonnes conditions, pour reprendre pied.
Fanny vient de refermer le livre de comptes qu’elle tient devant elle, signifiant que l’entretien est terminé. C’est qu’il y a encore plein de choses à faire pour organiser la prochaine grande braderie, à la salle Dan-ar-Braz.
Encore des heures de travail pour la caissière.
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