« Je pense qu’il voulait me faire peur » : la foule pour le procès de l’armateur Genavir (OF.fr-22/04/25)

Le procès d’un ancien commandant et d’un ancien chef mécanicien de l’armateur Genavir (filiale de l’Ifremer), ainsi que de la société et son ancien dirigeant pour des faits de violences sexistes et sexuelles s’est ouvert ce mardi 22 avril à Brest (Finistère). | OUEST-FRANCE

L’audience concernant des faits d’agression et de violence sexuelle à Genavir (filiale de l’Ifremer) a débuté ce mardi 22 avril par l’audition d’un ancien commandant et deux victimes.

Par Emmanuelle FRANCOIS.

Ce mardi 22 avril s’est ouvert à Brest (Finistère) le procès pénal d’un commandant, d’un chef mécanicien mais aussi celui de la société Genavir et de son ancien dirigeant. Ils sont accusés de harcèlement et agression pour les deux premiers, et de n’avoir pas pris les mesures nécessaires pour mettre le personnel féminin en sécurité.

Lire aussi : Violences sexistes et sexuelles dans la marine marchande à Brest : Genavir face à la justice

Le collectif Teir Martolodez (»trois matelotes » en breton) avait appelé, sur les réseaux sociaux et via des tracts, à un large rassemblement pour soutenir les victimes. Et les rangs étaient serrés, ce mardi 22 avril, pour l’ouverture de ce procès, derrière les cinq victimes.

Du monde pour soutenir « les luttes engagées par le personnel féminin »

« C’est important de montrer qu’il y a des personnes qui soutiennent les luttes engagées par le personnel féminin, explique Christine Jacq, présidente du planning familial de Douarnenez. Les premiers faits ont eu lieu vers 2015, il a fallu 10 ans pour aboutir à un procès ! » Les représentants du planning familial vont se relayer pendant les trois jours du procès.

Ce procès contre Genavir, la filiale de l’Ifremer qui arme les bateaux de la flotte océanographique française, est l’un des premiers mettant en cause un armateur dans une affaire de violences sexistes et sexuelles en mer. Pour autant, le président Xavier Jublin ouvre le procès en précisant que « le tribunal n’a pas l’ambition » de juger le « me too » de la marine marchande et « n’entend pas parler d’autre chose que ce qui est dans les préventions. »

L’audience a commencé avec l’interrogatoire du commandant mis en cause. Deux femmes qui travaillaient pour Genavir se rappellent avec émotion avoir été terrorisées par ce commandant qui, selon elles, faisait des compliments déplacés et les surveillaient, parfois à leur insu. L’une d’elles a été photographiée alors qu’elle faisait de la natation sur le bateau.

« Je n’avais pas l’intention de la déstabiliser. »

Les photos d’une employée prise dans la piscine ? « Je photographiais un dispositif de natation que je trouvais original. Je n’avais pas l’intention de la déstabiliser. » Les regards insistants ? « J’ai toujours le même regard, que ce soit homme ou femme. » Pas de démarche de séduction ? L’ancien capitaine hausse les sourcils. « Non. Je cherche une cohésion de travail. »

Lire aussi : ENQUÊTE. « Je ne veux pas de #MeToo sur mon bateau » : la marine marchande confrontée au sexisme

Le président demande aux deux victimes si elles ont perçu une connotation sexuelle. « Je ne vivais pas ça comme de la drague, plutôt pour créer une emprise. C’est horrible de constater qu’il avait des photos dénudées de moi dans son téléphone », dit la première. « Tout était ambigu ; je pense qu’il voulait me faire peur, asseoir une sorte de domination », répond la deuxième.

°°°

Source: https://www.ouest-france.fr/societe/justice/je-pense-quil-voulait-me-faire-peur-salle-daudience-pleine-pour-le-proces-de-larmateur-genavir-5b6ec292-1f66-11f0-bf67-a97478b86af6

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/je-pense-quil-voulait-me-faire-peur-la-foule-pour-le-proces-de-larmateur-genavir-of-fr-22-04-25/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *