
Un homme a été tué ce jeudi 15 août par le tir d’un gendarme lors d’un affrontement entre indépendantistes et les forces de la répression coloniale à Thio, jeudi 15 août au cours d’une opération de déblaiement d’un pont au nord de Nouméa. Cet événement porte à onze le nombre de morts depuis le début de la crise provoqué par le pouvoir français faisant suite à l’annonce unilatérale de la réforme du corps électoral, le dégel du corps électoral en Kanaky-Nouvelle Calédonie.
La provocation coloniale de la Macronie endeuille de nouveau le pays des Kanak. Et comme toujours et partout le colonialisme s’accompagne de tragédies. Sont frappés d’abord et surtout ceux qui se battent pour l’indépendance.
Macron et le lobby colonial espéraient sans doute que le silence médiatique leur permettrait de poursuivre leur sale besogne loin de la vigilance des Français-e-s occupés par la canicule, les vacances et les JO.
Fort heureusement les infos sont parvenues en France certes déformées par les médias à la botte qui osent parler de « tir de riposte », un peu comme Israël parle de « droit de se défendre » quand il occupe un pays et massacre un peuple. Il y a en Kanaky des gens qui se battent pour leur indépendance et contre eux un Etat colonial. La seule riposte légitime c’est celle de ceux qui combattent l’occupation coloniale.
Mais les colonialistes ont toujours le même discours réactionnaire, justifiant l’injustifiable, hier Poulo-Condor, hier encore la gégène en Algérie, aujourd’hui le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc osait parler du meurtrier (membre d’une milice de colons) d’un militant kanak, comme de « quelqu’un qui a certainement voulu se défendre »!
Là encore, les seuls à se défendre sont ceux qui se défendent contre le colonialisme. Les autres, les colonisateurs, les colons et leurs flics sont ceux qui attaquent.
Les Vietnamiens se défendaient, les Algériens aussi, les Palestiniens aussi contre les occupants, contre le colonialisme.
Et ce ne sont pas la répression et les martyrs indépendantistes qui régleront la situation en Kanaky mais des négociations sérieuses et respectueuses de la parole donnée dans les accords de Paris et de Nouméa. Une situation toujours très tendue règne suffisament pour justifier, aux yeux du Haut-commissariat, le maintien d’un couvre-feu de 22h à 5h du matin. Retrouver les mêmes mots et les mêmes attitudes que pendant la guerre d’indépendance algérienne par les autorités coloniales françaises en Kanaky n’a rien d’étonnant mais cela reste très inquiétant.
Dans ce domaine aussi il est urgent qu’un gouvernement du nouveau Front populaire (NFP) jette le néo-colonialisme dans les poubelles de l’histoire et fasse droit aux justes revendications de l’inéluctable indépendance kanak.
Auteur : Antoine Manessis
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