La Commission européenne veut déréguler les « nouveaux OGM » : un sujet débattu à Pont-Aven (OF.fr-26/11/23)

Hélène Tordjman samedi soir à Nizon

La salle de « Chez Cousin » était pleine hier soir, samedi 25 novembre, pour écouter les différents intervenants rassemblés à la suite de la décision de la Commission Européenne (CE) qui prévoit de déréglementer ces nouveaux OGM.

Le sort européen des « nouveaux OGM » pourrait être scellé d’ici un ou deux mois au sein de la commission européenne. Pourtant, le sujet fait débat : au sein de la Commission, mais aussi parmi les associations environnementales et la population.

Pour sensibiliser et informer le public au sujet, l’association Les Faucheurs volontaires a organisé samedi soir 25 novembre « Chez Cousin », à Nizon à Pont-Aven (Finistère), un débat en présence de Claude Bonnin, faucheur volontaire, Hélène Tordjman, maître de conférences et économiste à l’université Sorbonne Paris-Nord, mais aussi Lydie Massard, eurodéputée des Verts.

Un risque pour les agriculteurs bios

Ensemble, ils dénoncent la proposition du 5 juillet dernier de la commission européenne (CE) de faire disparaître juridiquement les nouveaux OGM, qui s’appelleront désormais NTG (nouvelles techniques génomiques). Ces derniers sont obtenus en intervenant sur le génome des plantes, en copiant des caractéristiques d’autres organismes, comme la résistance à la sécheresse, à un herbicide, etc.

+++ Lire aussi. Des « nouveaux OGM » autorisés en Europe ? Quatre questions sur les NTG

Pour l’heure, la mise sur le marché de ces nouvelles variétés est encadrée : obligations d’évaluation des risques, d’étiquetage, de traçabilité… « Mais les multinationales des biotechnologies ne l’entendent pas ainsi et depuis 2018, elles se sont donné d’énormes moyens pour contrer cet arrêt », assure le trio d’intervenants.

L’objectif est simple : aboutir à un assouplissement de la réglementation début 2024, au grand dam de certains eurodéputés et des associations environnementales. « La CE prétend que l’on ne pourrait pas distinguer les plantes modifiées de celles qui ne le sont pas. Les conséquences seraient que l’autonomie semencière des petits paysans serait compromise : ils n’auront aucun moyen de prouver que leurs semences traditionnelles, obtenues par sélection naturelle, ne sont pas des contrefaçons d’OGM brevetés et devront payer des royalties aux titulaires des brevets. L’agriculture biologique serait condamnée à disparaître. D’autre part, ces OGM n’étant plus étiquetés, les habitants de l’Union mangeront des OGM sans le savoir », dénonce Claude Bonnin.

Chez Cousin, la salle est pleine : c’est dire si le sujet intéresse.

Source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/pont-aven-29930/la-commission-europeenne-veut-dereguler-les-nouveaux-ogm-un-sujet-debattu-a-pont-aven-0b062042-8c42-11ee-84e7-8236901557e2

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/la-commission-europeenne-veut-dereguler-les-nouveaux-ogm-un-sujet-debattu-a-pont-aven-of-fr-26-11-23/

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