La dédicace d’Éric Zemmour ponctuée de violences : quatre blessés à Brest (LT.fr 17/06/2023)

Des violences ont émaillé la venue d’Éric Zemmour, fondateur de Reconquête, qui tenait une séance de dédicaces dans un hôtel brestois, ce samedi. Bilan : quatre blessés et trois interpellations.

Les manifestants ont tenté de pénétrer dans l’hôtel Océania repoussés par le service d’ordre d’Éric Zemmour à l’aide de bombes lacrymogènes. (Le Télégramme/Catherine Le Guen)

Ambiance surréaliste, ce samedi 17 juin, place de la Liberté, à Brest. Entre un marié arrivant en décapotable à la mairie, brandissant un fumigène, une manifestation d’Ukrainiens en jaune et bleu sur les marches et, côté rue Jean-Jaurès, deux manifestations pour le prix d’une !

Initialement, c’était un mouvement contre la loi immigration de Gérald Darmanin qui était prévu. Mais lorsque la venue d’Éric Zemmour, le polémiste d’extrême droite, a été annoncée pour le même jour, un nouvel appel à manifester a été lancé pour rejoindre, à 15 h, l’hôtel Océania, rue de Siam. « Une manifestation autorisée par la préfecture, contre une personne qui a été condamnée pour injures racistes et sexistes », souligne Olivier Cuzon, pour l’intersyndicale, qui allait de la gauche à l’ultra gauche.

Initialement, c’était un mouvement contre la loi immigration de Gérald Darmanin qui était prévu, ce samedi, à Brest.
Initialement, c’était un mouvement contre la loi immigration de Gérald Darmanin qui était prévu, ce samedi, à Brest. (Le Télégramme / Catherine Le Guen)

Une grande vitrine brisée

Dès 15 h, environ 200 manifestants ont quitté la place de la Liberté pour rejoindre l’Océania, à quelques centaines de mètres de là. Très vite, le contact s’est fait avec le service d’ordre d’Éric Zemmour, l’établissement n’étant pas protégé, à ce moment-là, par les forces de l’ordre. Les sympathisants du fondateur de Reconquête se sont réfugiés à l’intérieur de l’hôtel, tandis que les manifestants tentaient d’y entrer.

La situation a dégénéré : fumigènes et coups de pied des manifestants sur la porte en verre de l’hôtel contre bombes lacrymogènes du service d’ordre d’Éric Zemmour, qui gazait ceux qui tentaient d’entrer. Les manifestants ont alors reculé, avant d’y revenir, à coups de pied, brisant, au passage, la vitrine qui avait été fissurée, dans la nuit de jeudi à vendredi, par deux individus hostiles à la venue du polémiste.

Les sympathisants ont rencontré Éric Zemmour

Le bruit du verre brisé a décidé de l’intervention des policiers et gendarmes mobilisés par la préfecture, qui se trouvaient jusqu’alors autour du commissariat de police, dans la rue Colbert toute proche.

La situation s’est tendue devant l’hôtel Océania.
La situation s’est tendue devant l’hôtel Océania. (Le Télégramme / Stéphane Jézéquel)

La situation s’est calmée un temps, les manifestants, environ 300 à ce moment-là, chantant « Bella Ciao », criant « Zemmour casse-toi, Brest est antifa » puis « Hôtel Océania on s’en souviendra ». Du côté des sympathisants d’Éric Zemmour, Philippe déclarait : « La preuve que les fachos, ce n’est pas nous, on ne peut pas empêcher les gens d’aller rencontrer un ex-candidat à la présidentielle ! » Sa femme, Hélène, d’origine chinoise, ajoutait : « La situation ne se passerait pas comme ça dans mon pays d’origine ». Les sympathisants inscrits à la dédicace ont finalement pu entrer dans l’hôtel, sous les huées des manifestants, l’entrée étant protégée par la police.

« La préfecture n’a pas fait son boulot »

Interrogé entre deux dédicaces, Éric Zemmour ne semblait pas étonné des violences : « Je suis habitué, c’est souvent le cas lors de mes déplacements, sauf que lorsque le préfet fait bien son boulot, il n’y a pas de problème. Si cela s’est passé comme ça à Brest, c’est que la préfecture n’a pas fait ce qu’il fallait ». Le préfet, qui « déplore et condamne ces actes violents », comme annoncé dans un communiqué dans la soirée, n’a pas souhaité réagir à ces propos.

D’autres échauffourées ont émaillé l’après-midi : un sympathisant d’Éric Zemmour est venu au contact de manifestants, un échange de coups a suivi, puis une charge des policiers, contre lesquels des barrières métalliques ont été jetées, avant des tirs de lacrymogènes.

Au total, quatre personnes ont été blessées : deux manifestants et deux sympathisants d’Éric Zemmour, dont un pris en charge sur place par les pompiers. La police a interpellé trois manifestants.

Auteur : Catherine Le Guen, Stéphane Jézéquel

Source : La dédicace d’Éric Zemmour ponctuée de violences : quatre blessés à Brest | Le Télégramme (letelegramme.fr)

URL de cet article : La dédicace d’Éric Zemmour ponctuée de violences : quatre blessés à Brest (LT.fr 17/06/2023) – L’Hermine Rouge (lherminerouge.fr)

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