
Avec l’annonce le 8 février dernier de la fermeture d’une classe à la rentrée prochaine, dans l’école de Louisfert (Loire-Atlantique), les parents d’élèves craignent une dégradation des enseignements.
Sous le soleil rasant, et malgré le vent glacial, il y a du monde au portillon devant l’école primaire de Louisfert (Loire-Atlantique), près de Châteaubriant. L’équipe d’enseignants accueille les enfants et prend le temps d’échanger quelques mots avec les parents ou les élus qui se sont donné rendez-vous ce mardi matin, pour manifester leur opposition à l’annonce de la fermeture d’une classe, à la rentrée prochaine.
« Non à la fermeture de classe », l’inscription sur la banderole qu’ils ont accrochée sur la balustrade du bâtiment voisin, résume le sentiment partagé par la quarantaine de parents qui ont pris le temps de se regrouper pendant une petite heure, devant l’établissement scolaire pour exprimer collectivement leur désarroi vis-à-vis de la décision prononcée par la direction académique, le 8 février dernier.
À quelques élèves près
Dans un document qui regroupe les projections d’ouvertures et de fermetures de classe en Loire-Atlantique pour septembre 2023, l’inspection académique prévoit une baisse globale des effectifs et cinq fermetures de classes dans la circonscription de Châteaubriant.
Une liste noire fustigée par les syndicats d’enseignants, sur laquelle figure l’école Guy Cadou de Louisfert, qui compterait alors quatre classes au lieu de cinq actuellement, dénonce Quentin Grimaud, représentant des parents d’élèves. « C’est une décision qui va impacter fortement l’organisation des enseignements, avec des classes à double et même probablement à triples niveaux, avec le risque d’avoir 32 élèves dans la classe des CM2 ou des cours élémentaires, alors qu’on est juste à quelques élèves en dessous des seuils requis. »
Selon les prévisions, ce sont effectivement 96 élèves qui sont attendus pour l’année scolaire 2023-2024, dans la commune. Une vingtaine de moins qu’il y a deux ans et une dizaine de moins que cette année. Mais Alain Guillois, le maire de Louisfert, a aussi fait ses comptes et ses anticipations en regardant du côté des projets immobiliers en cours ou à venir sur son territoire. Et lui, anticipe déjà l’arrivée de nouveaux écoliers dans deux ou trois ans. « On a actuellement quarante pavillons en construction dans la commune et un autre lotissement qui se prépare. Il va forcément y avoir l’arrivée d’enfants supplémentaires avec ces nouvelles familles, sans compter les naissances prévues parmi notre millier d’habitants actuels. Cette baisse des effectifs n’est que ponctuelle. »
Une sixième salle de classe prête à l’emploi
D’ailleurs l’équipe municipale a pris les devants pour répondre à cette évolution démographique en dégageant, il y a 5 ans, 1,2 million d’euros d’investissement pour adapter et moderniser les infrastructures scolaires. Aménagements pour le périscolaire, nouvelle cantine ou extension des bâtiments, ici, on s’attendait plutôt à mettre en service une nouvelle salle de classe, « qui est prête à recevoir des nouveaux élèves et répondre aux besoins à venir. Pour l’instant elle sert à d’autres activités, mais on peut mettre cette sixième salle en service dès que le besoin s’en fera sentir », poursuit Alain Guillois.
« On sait qu’il va y avoir de nouveaux habitants, mais on sait aussi que rouvrir des classes, c’est toujours plus compliqué que d’en fermer. Pour nous c’est d’autant plus incohérent que le niveau scolaire ici est reconnu, que l’équipe pédagogique est très appréciée. C’est tout un équilibre qui est menacé », reprend avec inquiétude Quentin Grimaud.
En attendant, les parents entendent maintenir la pression. Une pétition, qui compte 400 signatures, continue de circuler, avec l’espoir de faire infléchir la décision des services académiques. À l’image de ce qu’avaient entrepris les parents d’élèves à Noyal-sur-Brutz qui étaient parvenus à convaincre les instances éducatives de changer leur copie et de repousser pour l’instant la fermeture annoncée d’une classe.
En soutien, Un courrier au nom des maires de la Communauté de communes de Châteaubriant Derval a par ailleurs été envoyé au rectorat, pour appuyer l’action des parents. Le maire espère même pourquoi pas un petit miracle de dernière minute. « On a une famille nombreuse qui a déménagé cette année. On ne sait jamais, il suffirait qu’une autre avec trois ou quatre enfants vienne s’installer et ça change tout. »
Stéphane PERRIER