La justice ordonne la libération de Georges Ibrahim Abdallah !

Déclaration de l’URC :

Georges Ibrahim Abdallah : Aujourd’hui, justice a été rendue !

La lutte a fini par payer ! 🚩

Aujourd’hui, justice a été rendue !

Notre président d’honneur est libre ! Le rapport de force s’est imposé : les manifestations devant sa prison de Lannemezan et dans de plus en plus de villes en France tout au long de ces années d’injustice, les manifestations nationales à Paris comme la dernière grosse manif le 14 juin dernier montrent que nous pouvons faire plier l’ordre établi.

Cette décision est le fruit de notre engagement collectif. Parce que nous sommes restés unis dans ce combat, parce que nous nous sommes mobilisés et que nous avons dénoncé sans relâche cette peine indigne infligée à notre camarade depuis le début de son incarcération.

Mais la lutte continue…

La libération de Georges Ibrahim Abdallah ne met pas fin au combat pour la Palestine. Nous devons poursuivre la mobilisation pour faire cesser l’agression génocidaire menée par Israël et mettre fin à l’oppression du peuple palestinien.

Après 41 ans de détention en France, la justice ordonne la libération du militant propalestinien Georges Ibrahim Abdallah le 25 juillet. (l’Humanité – 17/07/25)

Georges Ibrahim Abdallah pourrait être expulsé vers le Liban, son pays natal, si la cour d’appel autorise sa libération jeudi 17 juillet.
© Michel VAURIS-GRAVOS and Jean-Marc COLLIGNON / AFP

La cour d’appel de Paris, dans une audience non publique, a ordonné, jeudi 17 juillet, la libération pour le 25 juillet du militant communiste libanais âgé de 74 ans. Incarcéré en France depuis 1984, il a résisté, depuis la prison de Lannemezan, à l’enfermement en « s’ouvrant au monde ».

Par Alain Raynal

La cour d’appel de Paris a ordonné, jeudi 17 juillet, dans la matinée, la libération de Georges Ibrahim Abdallah le 25 juillet prochain. Après quarante et un ans, en octobre prochain, d’enfermement dans les prisons françaises, il sera autorisé à quitter le centre pénitentiaire de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) à condition de quitter le territoire. « C’est à la fois une victoire judiciaire et un scandale politique qu’il ne soit pas sorti plus tôt, à cause du comportement des États-Unis et de tous les présidents français » successifs, a réagi au sortir de la salle d’audience son avocat, Me Jean-Louis Chalanset.

Georges Ibrahim Abdallah devrait enfin rejoindre sa famille à Kobayat au nord du Liban. Dans ce village composé à majorité de chrétiens maronites qui l’a vu naître un 2 avril 1951, ses proches et de nombreux citoyens progressistes et communistes l’attendent. À sa libération, il pourrait être transféré immédiatement par avion militaire jusqu’à l’aéroport de Roissy, avant de prendre un vol pour Beyrouth.

Un engagement précoce aux côtés du peuple palestinien

À Kobayat, c’est dans cet environnement militant, que le jeune Georges Ibrahim Abdallah participe dès ses 15 ans aux luttes solidaires avec les Palestiniens, notamment avec ceux qui se trouvent dans les camps de réfugiés. En 1979, il s’engage dans la formation d’une organisation communiste et anti-impérialiste, les Fractions armées révolutionnaires libanaises (Farl).

L’horreur des massacres dans les camps de Sabra et Chatila à Beyrout-Ouest perpétrés en septembre 1982 par les milices phalangistes libanaises protégées et encouragées par l’armée d’occupation israélienne ajoute à la révolte du jeune militant.

Une détention « disproportionnée »

Envoyé en France, il est arrêté à Lyon le 24 octobre 1984. Condamné une première fois à quatre ans de prison pour port d’armes et faux papiers, il est de nouveau jugé en février 1987 et condamné à perpétuité pour complicité dans les assassinats de deux diplomates, en 1982, l’un israélien, l’autre américain, appartenant aux services de renseignements de la CIA et du Mossad.

Des officiels français des services de sûreté et des magistrats antiterroristes témoignent déjà, à l’époque, d’un dossier d’accusation vide contre le militant libanais.

Cet appel est enfin le bon pour l’homme de 74 ans, libérable depuis 1999, après onze demandes de remise en liberté. Le tribunal d’application des peines puis la cour d’appel s’était déjà à quelques mois d’intervalle prononcés pour, estimant la durée de sa détention « disproportionnée » par rapport aux crimes commis.

En 2021, la Cour européenne des droits de l’homme a également affirmé que les peines de réclusion à vie, avec possibilité de libération conditionnelle seulement après quarante ans d’incarcération, étaient incompatibles avec la Convention européenne des droits de l’homme. Mais les pressions des autorités israéliennes et surtout états-uniennes – parties civiles – faisait encore douter Me Chalanset qui ne voulait se livrer à aucun pronostic en amont de l’audience.

Face au génocide à Gaza, Georges Abdallah appelle à l’unité des résistances

Au centre pénitentiaire de Lannemezan, qui abrite de nombreux condamnés à des peines longues, le numéro d’écrou 2388/A221 n’a, lui, cessé de s’insurger. L’infatigable défenseur des droits du peuple palestinien, Georges Ibrahim Abdallah, dénonce le massacre imposé par l’armée israélienne au peuple de Gaza. « Ce génocide perpétré sous les yeux du monde entier contre des squelettes vivants et des bébés, c’est l’horreur et c’est la honte de l’humanité », condamne-t-il lorsque nous le rencontrons au parloir de la prison, le 28 juin.

Seules les réactions et manifestations des jeunes sur tous les continents sauvegardent la dignité humaine, juge le militant. « Chaque image de drapeaux palestiniens brandis diffusée sur les réseaux incite les opinions publiques des pays occidentaux mais aussi arabes à réagir et à agir. »

La colère est palpable contre le laisser-faire européen et les responsabilités des dirigeants arabes. L’Égypte qui bloque par exemple les « marcheurs » venus de différents pays. Les « flottilles de la liberté » qui sont stoppées en voulant amener de l’aide humanitaire à Gaza.

Pour Georges Ibrahim Abdallah, chaque manifestation petite ou grande, chaque mobilisation dans le monde en faveur de la cause palestinienne, participe de l’émancipation humaine. « Notre sort et notre devenir sont devenus inséparables. Le processus d’unification de tous ces mouvements et prises de conscience apparaît d’autant plus indispensable qu’ils recèlent tous un caractère internationaliste libérateur. » L’occasion d’interroger aussi les quatorze organisations palestiniennes : « Quand vont-elles enfin se réunifier ? »

Des visites pour résister à l’enfermement

Depuis sa cellule de 9 mètres carrés, Georges Ibrahim Abdallah analyse alors froidement les agissements du gouvernement israélien. Ces crimes rendent visible le projet sioniste de colonisation totale et de nettoyage ethnique de la bande de Gaza et de toute la Cisjordanie.

Les autorités israéliennes « n’ont plus que la barbarie à proposer et se trouvent donc vouées à l’échec ». Une analyse qu’il élargit au capitalisme qui « n’est plus que barbarie, guerres, misère pour la majorité des peuples, aliénation des individus auxquelles viennent s’ajouter les catastrophes climatiques annoncées ».

Malgré toutes ces décennies derrière les barreaux, l’optimisme demeure. Pétri d’une solide culture marxiste, d’une analyse quotidienne des événements et bénéficiant aussi des multiples échanges avec toutes celles et ceux qui lui rendent visite, il a résisté à l’enfermement en s’ouvrant au monde.

Georges Ibrahim Abdallah incite à l’engagement : « Nous sommes au début d’une nouvelle époque. Ça prendra du temps, mais gardons confiance et avançons ensemble. Débattons ! Cela nourrit la conscience collective, et unissons-nous autour d’une visée transformatrice anticapitaliste ».

Écrivains, députés et anonymes exigent la libération d’Abdallah

Ces dernières années, les actions de solidarité se sont multipliées afin d’exiger sa libération. À l’initiative du Collectif des Hautes-Pyrénées, animé par José Navarro et Daniel Larregola, jusqu’à 4 000 personnes se rassemblent depuis près de seize ans, chaque année en octobre, devant le centre pénitentiaire de Lannemezan.

De nombreux élus lui ont rendu visite et effectué des démarches en direction du gouvernement afin d’exiger sa sortie de prison dont les députés communistes Elsa Faucillon, André Chassaigne, celles et ceux de La France insoumise dont Sylvie Ferrer, Andrée Taurinya, Karen Erodi, Éric Coquerel, Rima Hassan.

Annie Ernaux, prix Nobel de littérature 2022, est intervenue auprès du président Emmanuel Macron : « Ne permettez pas que la France soit le premier pays européen qui aura condamné à une mort lente un combattant et un intellectuel dont la lutte pour l’existence de la Palestine sera reconnue et saluée comme légitime. »

« La vie, ce n’est pas attendre que l’orage passe ; la vie, c’est danser sous la pluie ! » nous a-t-il lancé avant de retourner dans sa cellule, reprenant la citation du philosophe grec Sénèque.

Source : https://www.humanite.fr/monde/etat-palestinien/apres-41-ans-de-detention-en-france-lespoir-dune-liberation-pour-le-militant-propalestinien-georges-ibrahim-abdallah

URL de cet article : https://lherminerouge.fr/la-justice-ordonne-la-liberation-de-georges-ibrahim-abdallah/

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