La mécanique infernale des lois de financement contre la Sécu de 1945 (IO.fr-21/09/24)

Hôpital de Bretonneau. (AFP)

Cela fait maintenant presque trente ans que les lois de financement organisent le dépeçage de notre système de 1945.

Par Nicole BERNARD.

« Mieux vivre de son travail », c’était la promesse faite par Macron le 12 juin.

Il ne s’agit évidemment pas d’augmenter le Smic et les salaires conventionnels. Non, il s’agit du programme commun à LR, Ensemble et le Rassemblement national de « rapprocher le brut du net » c’est-à-dire de réduire les cotisations sociales.

Elles ont déjà sérieusement diminué. C’est sous Macron que le taux des cotisations dues par l’employeur pour l’assurance maladie a diminué de moitié (de 13,64 % à 6,89 %) ! Du jamais vu depuis 1945. En 10 ans, le taux d’exonération a plus que doublé ! C’est sous Macron que le montant des « allègements de charges » a atteint des sommets (80 milliards en 2023).

Mais bien sûr, cela ne suffit pas. Cela ne suffira jamais. C’est l’édifice même de la Sécurité sociale qui, pour le capital, doit disparaître.

Le coup d’Etat mené par Macron, auquel on assiste aujourd’hui, a pour but de poursuivre et, si possible, de mener jusqu’au bout la politique de destruction de nos acquis sociaux.

Au moment où on se demande de toutes parts ce qu’il y aura dans le budget et dans son annexe consacrée à la Sécurité sociale (le projet de loi de financement de la Sécurité sociale), il est indispensable d’y revenir.

Tous gouvernements confondus

Cela fait maintenant presque trente ans (le plan Juppé date de 1995-1996) que les lois de financement organisent le dépeçage de notre système de 1945. Pas une année sans une remise en cause des droits ! Quel que soit le gouvernement !

La mécanique est immuable. Pour surveiller le budget de la Sécurité sociale, le ministre de Chirac, ami de Macron, Philippe Douste-Blazy a créé, en août 2004, le « comité d’alerte sur l’évolution des dépenses de l’assurance maladie » qui s’est réuni le 26 juillet 2024 (eh oui, le 26 juillet !) pour sonner le tocsin.

Les dépenses 2023 ont été supérieures de 3,8 milliards d’euros au budget. Ce qui représente 18 avions Rafale ! Et bien, ces 3,8 milliards, il faut les récupérer en 2024 !

Et le « comité d’alerte » rend un rapport hallucinant qui discute de l’affectation d’une partie des sommes prévues pour les hôpitaux (oui, pour les hôpitaux !) aux prétendus dépassements des soins de ville parce que « les franchises n’ont pas encore donné leurs pleins profits ».

Donc, le budget 2024 est déjà déficitaire de 3,8 milliards avant le moindre bilan ! C’est cela une loi de financement ! Avec, derrière si l’on peut dire, les services d’urgence délabrés, les médecins qui manquent, les infirmières harassées !

Il faut rappeler ce que disait Macron, en 2018 : « On met trop de pognon, on déresponsabilise et on est dans le curatif… Donc toute notre politique doit prévenir et responsabiliser les acteurs.  » C’est-à-dire faire payer les malades ! Le contraire de la Sécurité sociale de 1945.

Source: https://infos-ouvrieres.fr/2024/09/21/la-mecanique-infernale-des-lois-de-financement-contre-la-secu-de-1945/

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