
Le spécialiste de la Seconde Guerre mondiale viendra présenter la libération de Brest (Finistère), mais aussi le premier groupe de résistance brestoise, qui a compté dans ses rangs une jeune femme originaire de Plonévez-Porzay.
Le cycle de conférences de l’association Trésors du Porzay se poursuit, avec l’invitation de Gildas Priol, historien, passionné de la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui, il est animateur du projet Mémoires des Résistants et FFI (Forces françaises de l’intérieur) de l’arrondissement de Brest, activement impliqué dans le milieu associatif lié à cette période. Salarié du musée Mémoires 39-45 de Plougonvelin, membre de deux comités de pilotage et président de la commission Veille mémorielle pour le Souvenir français du Finistère, Gildas Priol sillonne aussi les maisons de retraite et les écoles, et anime des conférences. Son objectif : faire sortir de l’oubli les membres de la résistance locale.
Lire aussi : « Tout le monde a été impacté » : 80 ans après, la bataille pour libérer Brest hante les mémoires
Une passion née grâce aux histoires de son grand-père, résistant dès 18 ans. « Il a commencé en distribuant des tracts trotskistes, alors qu’il n’était même pas sympathisant ! En 1943, il a rejoint un réseau de renseignements à Plougonvelin. » Plus tard, il cherche à partir pour l’Angleterre, mais le projet échoue. « La résistance, c’est ça. Des personnes comme vous et moi, qui font ce qu’elles peuvent. Nous avons été biberonnés aux histoires héroïques, mais la résistance est pleine d’échecs, de tentatives infructueuses. Et parfois, de succès. »
Lire aussi : Système D, baraques… en 1944, à la Libération, comment survit-on à Brest, ville dévastée ?
Plus de dix années de recherches ont été nécessaires pour faire émerger les noms et participants des différents réseaux de résistance, et notamment le groupe Elie, premier réseau brestois. Pour reconstituer cette histoire, Gildas Priol a pu compter sur les familles de ces résistants, qui lui ont transmis, non seulement, les récits familiaux, mais aussi des objets précieusement conservés, comme des journaux. La pièce la plus émouvante que Gildas Priol a pu consulter : la carte d’identité de Louis Elie, fondateur du groupe Elie, éditée en 1939. « J’ai enfin pu mettre un visage sur ce nom. Personne ne connaissait son visage ! »
Lire aussi : « C’est comme ça que j’aurais aimé apprendre l’Histoire ! » Un jeu inédit sur la Libération de Brest
Créé en septembre 1940, le groupe Elie a compté jusqu’à 70 membres et plusieurs dizaines de sympathisants. Le réseau commence par récupérer des armes, puis développe un réseau de renseignements, avant de passer à l’action armée.
Parmi les sympathisants du groupe, Marie Boggero, née Trétout, originaire de Plonévez-Porzay, est boulangère à Brest. Elle participe à l’évasion de deux prisonniers de guerre canadiens. Incarcérée durant deux mois par les autorités allemandes, elle reprend ses activités dès sa libération, en distribuant des tracts et en participant au renseignement.
Vendredi 25 avril 2025, 18 h, salle municipale de Plonévez-Porzay (Finistère).
°°°
URL de cet article: https://lherminerouge.fr/la-resistance-cest-aussi-des-echecs-lhistorien-gildas-priol-a-plonevez-porzay-of-fr-23-04-25/