La revue bretonne « ArMen » rachetée par le directeur du « Poher » et déménage à Carhaix (OF.fr-2/04/25)

Patrick Tanguy (à gauche) passe le relais à Erwan Chartier-Le Floch. | OUEST-FRANCE

La revue bretonne ArMen, qui fêtera ses 40 ans en 2026, a changé de main en début d’année 2025. Erwan Chartier-Le Floch, principal actionnaire et directeur de rédaction du Poher, hebdomadaire en Centre-Bretagne, en devient propriétaire avec deux associés. Le bimestriel déménage ainsi de Quimperlé (Finistère) à Carhaix.

Par Mariam FOURNIER.

Le dernier numéro d’ArMen, de mars-avril 2025, a repris son bandeau noir et son slogan – « La Bretagne, un monde à découvrir » – originels, une « petite coquetterie », sourit Erwan Chartier-Le Floch, son propriétaire depuis quelques semaines. Un changement qui marque le passage de relais entre Patrick et Ronan Tanguy, qui avaient racheté la revue bretonne en 2019, et les trois nouveaux actionnaires : Erwan Chartier-Le Floch, Jacques-Yves Le Touze, directeur de publication du magazine Istor Breizh, et l’ancien homme d’affaires Loïk Le Floch-Prigent.

« Depuis l’été dernier, on avait engagé des discussions », explique Erwan Chartier-Le Floch, qui avait déjà racheté en 2020 l’hebdomadaire de Centre-Bretagne, Le Poher, basé à Carhaix (Finistère). Une acquisition qui l’intéressait « pour l’aspect affectif », confie celui qui a été secrétaire de rédaction d’Ar-Men de 1999 à 2012. « Ça a été une grosse école pour moi », reconnaît le journaliste.

Une revue « de référence »

C’est aussi l’ADN d’ArMen dans laquelle il se retrouve : une revue bimestrielle fondée en 1986, à Douarnenez, par la maison d’édition Le Chasse-Marée, qui souhaitait faire de « la vulgarisation » de la matière bretonne. Histoire, culture, musique, beaux-arts, vie quotidienne… Elle traversait les disciplines. « [Elle] avait pour ambition d’être une encyclopédie de la Bretagne, avec des articles de référence, mais grand public », relève Erwan Chartier-Le Floch. Et ce, à une époque où la culture bretonne n’était pas « valorisée », voire était source de « complexe ».

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En 2019, quand Patrick et Ronan Tanguy, père et fils, reprennent la revue, ils ont voulu revenir à cette « ligne originale » alors qu’elle s’était orientée davantage vers l’art contemporain. « On est allé au-devant des lecteurs, relate Patrick Tanguy pour essayer de les connaître. On a réussi un peu à stabiliser l’érosion des lecteurs. » Mais en étant à deux, « on a atteint nos limites », reconnaît-il. Raison du passage de relais du bimestriel, tiré aujourd’hui à environ 6 000 à 7 000 exemplaires. « On va pouvoir mutualiser certaines choses avec Le Poher », souligne Erwan Chartier-Le Floch.

Regagner des lecteurs

Sur le fond, si quelques nouvelles rubriques sont lancées, la ligne éditoriale est la même : « On veut rester fidèle à cet esprit encyclopédique. » Tout en s’efforçant de « regagner des lecteurs, des abonnés ». « Ce qui serait très confortable, c’est d’arriver à 5 000 abonnés », alors qu’actuellement la revue en compte 3 000. « On va un peu bosser sur la vidéo, des vidéos ludiques. Et on a aussi des projets de hors-série thématiques et d’éditions. »

Parallèlement, une association de soutien, Les Amis d’ArMen, présidée par Jacky Le Touze, a été créée.

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Source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/culture-bretonne/la-revue-bretonne-armen-rachetee-par-le-directeur-du-poher-et-demenage-a-carhaix-2e6a79f4-0fa7-11f0-9328-e5f61e6be38b

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/la-revue-bretonne-armen-rachetee-par-le-directeur-du-poher-et-demenage-a-carhaix-of-fr-2-04-25/

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