«La situation des universités est critique» : l’alerte de la direction de la fac de lettres de Brest (OF.fr-23/03/25)

De gauche à droite : David Jousset, directeur de l’UFR de lettres et sciences humaines de l’Université de Bretagne occidentale (UBO), Maria Fernandez, enseignante-chercheuse en espagnol et codirectrice en charge de la formation ainsi que Charlotte Laurent, responsable administrative et financière de l’UFR. | OUEST-FRANCE

À l’occasion de la journée banalisée de l’UFR de lettres et sciences humaines Victor-Segalen de Brest (Finistère) et de la manifestation qui a accueilli 500 étudiants et personnels, la direction a souhaité prendre la parole.

Propos recueillis par Emmanuelle FRANCOIS.

Jeudi 20 mars 2025, l’UFR de lettres et sciences humaines de l’Université de Bretagne occidentale (UBO) à Brest (Finistère) était en journée banalisée d’information, de réflexion et d’action collective.

Avant la manifestation qui a réuni 500 étudiants et personnels, David Jousset, directeur de l’UFR, Maria Fernandez, enseignante-chercheuse en espagnol et codirectrice en charge de la formation ainsi que Charlotte Laurent, responsable administrative et financière de l’UFR ont pris la parole pour afficher leur soutien au mouvement des étudiants et du personnel.

Pourquoi prendre la parole à l’occasion de cette journée banalisée ?

Huit universités sur dix sont en difficulté financière en France. La situation devient critique. À l’UBO, depuis 15 ans, la courbe de croissance des effectifs étudiants est symétrique à la courbe de décroissance de notre dotation d’État : 4 400 étudiants en plus de 2012 à 2023 pour un budget de fonctionnement de 1 200 € à 815 € par étudiant. L’UBO [qui prévoit un déficit de 7,2 millions d’euros en 2025], a fait beaucoup d’efforts pour chercher des ressources propres. Notre plan d’action s’est aussi traduit par une perte de six semaines de cours pour les licences et un gel des postes, devenu une disparition de postes de titulaires.

Quels sont les effets sur l’enseignement ?

Le système repose sur le travail précaire : l’UBO, c’est 38 % de contractuels qu’il faut intégrer, informer… Les collègues se démènent pour assurer les cours, trouver des intervenants extérieurs. Les étudiants ne le voient pas forcément, mais cela affaiblit le point fort de l’université, qui est d’être adossé à la recherche. Il y a une exigence, dans le recrutement des enseignants-chercheurs. En outre, le recrutement pour le master d’études celtiques est suspendu, comme pour celui du spectacle vivant – arts de la scène. Ça paraît marginal, mais c’est inquiétant. En outre, le budget réparations est monté en flèche, car il y a peu d’investissement dans les bâtiments.

Que demandez-vous ?

Les moyens nécessaires au fonctionnement d’un service public. Et plus de transparence dans le système de répartition des moyens entre universités. Il est inacceptable qu’un étudiant de Brest touche moins qu’un étudiant de Paris. L’UBO est une fierté de la pointe bretonne. Il faut investir sur l’avenir et ne pas négliger notre apport à la société : cultiver l’esprit critique est essentiel.

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Source:https://www.ouest-france.fr/education/etudiant/etudes-superieures/pour-la-direction-de-la-fac-de-lettres-de-brest-la-situation-des-universites-devient-critique-90ee8e12-0647-11f0-b36c-40f949dc6455

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/la-situation-des-universites-est-critique-lalerte-de-la-direction-de-la-fac-de-lettres-de-brest-of-fr-23-03-25/↗

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