Ce lundi 23 octobre, l’Agence régionale de santé Bretagne annonce, dans un communiqué, que la suspension des accouchements à la maternité de Guingamp est prolongée jusqu’au 30 avril 2024.
Les accouchements sont suspendus à la maternité de l’hôpital de Guingamp depuis le 26 avril. (Le Télégramme/Emmanuel Nen)
La suspension des accouchements à la maternité de Guingamp est une nouvelle fois prolongée. Dans un communiqué succinct transmis ce lundi 23 octobre, l’ARS (Agence régionale de santé) Bretagne annonce une reconduction pour une période de six mois, soit jusqu’au 30 avril 2024.
Pas « d’effectifs suffisants »
Une première suspension avait été décidée du 26 avril au 26 juin, puis prolongée jusqu’au 31 octobre. L’ARS, qui parle toujours de « suspension temporaire de l’activité », la justifie par un manque « d’effectifs suffisants de sages-femmes et de gynécologues obstétriciens, malgré les actions entreprises ». « Pour rappel, précise le communiqué, durant cette période, les autres activités continuent de fonctionner normalement : échographies, suivis de grossesse, préparations à la naissance, de rééducation périnéale, frottis, dépistages, contraception, orthogénie, bilan fertilité, aide au sevrage tabagique, conseil conjugal, psychologue, IVG ».
« C’est bien triste pour la population guingampaise. Et ce n’est pas comme ça qu’on va attirer du monde ! »
« Une non-réponse »
Contactée ce lundi soir, la CGT du centre hospitalier déplore la décision. « Si la suspension se prolonge, c’est bien triste pour la population guingampaise. Et ce n’est pas comme ça qu’on va attirer du monde ! » Et le syndicat de dénoncer « une non-réponse », tout en rappelant que « toutes les instances de l’hôpital ont voté contre le projet médico-soignant partagé. Ça, c’est un message clair envoyé à l’ARS ». Cette suspension prolongée, « ce n’est pas un message positif, on ne va pas se réjouir. Mais on va continuer de se battre jusqu’au bout ».
« C’est plus ou moins un statu quo en se lavant les mains de l’état psychologique des équipes laissées dans l’expectative. »
« Cercle vicieux »
« Ça nous paraît hypocrite, on est dans un cercle vicieux », réagit pour sa part le syndicat Sud-Santé, qui, lui aussi, pointe la difficulté de recruter sans perspective de maintien du service. « Tant que l’ARS n’annonce pas la pérennité du service accouchements, quel professionnel de santé va vouloir venir s’installer à Guingamp ? C’est juste impossible. Soit on donne les moyens pour maintenir la maternité, soit on prend la décision, qui paraît malheureusement inéluctable », de fermer le service. Il évoque « la souffrance » du personnel : « Là, une suspension de six mois supplémentaires, c’est plus ou moins un statu quo, en se lavant les mains de l’état psychologique des équipes laissées dans l’expectative ».
Auteur : Valentin Boudet
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