L’Article 16 évoqué dans les médias puis démenti par l’Élysée (CA.net-19/06/26)

Macron prépare-t-il l’opinion à la dictature ? Décryptage de cette vraie fausse annonce.

Macron, imposé par les médias comme un centriste démocrate et modéré, restera dans l’histoire comme le président du chaos et de la dictature.

«En cas de débordements après les élections, Emmanuel Macron pourrait activer l’article 16 de la Constitution» titre ce mercredi 19 juin au matin le média de Bolloré Europe 1. «Emmanuel Macron a discuté de cette hypothèse avec plusieurs proches».

L’Article 16 est une mesure de la Cinquième République qui donne les pleins pouvoirs au président. Il instaure une dictature sensée être temporaire. Cet article exceptionnellement grave est en principe prévu en temps de guerre. Il n’a été utilisé qu’une fois, par De Gaulle, lorsque des généraux fascistes ont tenté de renverser la République pendant la guerre d’Algérie, en 1961.

Évidemment, l’Élysée s’est empressé de démentir cette information. Mais le gouvernement et Europe 1 savent parfaitement ce qu’ils font. Ils habituent l’opinion à une mesure d’exception, ils font exister cette hypothèse dans les esprits. Ce n’est plus impensable, c’est une possibilité.

En politique, on appelle cette méthode un «ballon d’essai». Un dirigeant fait une annonce extrêmement violente pour voir le résultat. Et s’il n’y a pas trop de réactions, il sait qu’il pourra l’appliquer plus tard.

Ces derniers mois, par exemple, des Ministres ont appelé à détruire le statut de fonctionnaire, à rétablir le service militaire, à permettre à Macron de se présenter pour un troisième mandat, et avant cela, l’usage du QR code lors de la pandémie a été annoncé comme une «possibilité» avant d’être mis en place pour de bon, ou encore la réforme des retraites, d’abord annoncée, puis reportée et démentie, pour être finalement imposée par 49.3 contre l’avis de l’immense majorité des français.

Autre ballon d’essai en 2018 : envoyer l’armée contre les Gilets Jaunes. Depuis, la répression des luttes sociales s’est militarisée. À chaque fois, ce genre d’annonce sert de test, c’est une façon machiavélique de préparer l’opinion.

En juillet 2023, juste après la grande révolte provoquée par l’assassinat de Nahel, Emmanuel Macron déclarait aux maires reçus à l’Élysée qu’il envisageait de «couper» les réseaux sociaux, en cas de nouveaux épisodes révoltes. Il proposait : «on a pu le voir, quand les choses s’emballent pour un moment, se dire : on se met peut-être en situation de les réguler ou de les couper».

L’annonce avait créé la polémique, et le service de communication de l’Élysée avait rétropédalé, en prétendant qu’une telle mesure n’était pas à l’ordre du jour, tout en admettant que «le Président pensait davantage à une suspension ponctuelle et temporaire des réseaux sociaux». De fait, la mesure a été appliquée en Kanaky ces dernières semaines : la France est le seul pays occidental où un réseau social, TikTok, a été totalement coupé sur un territoire.

Autre exemple : Macron avait évoqué la possibilité d’une dissolution de l’Assemblée depuis 2022. L’idée paraissait folle, et avait ensuite été démentie. Jusqu’à ce mois de juin 2024, où Macron a finalement activé cette bombe nucléaire institutionnelle, qui risque de porter l’extrême droite au pouvoir.

Ne sous-estimons pas l’hubris de Macron. Cette histoire d’Article 16 est tout sauf anecdotique. Il est évident que les cercles du pouvoir ont fait fuiter cette idée à dessein dans un média ami, avant de la démentir. Pour mieux passer à l’acte après le mois de juillet ?

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Source: https://contre-attaque.net/2024/06/19/larticle-16-evoque-dans-les-medias-puis-dementi-par-lelysee-macron-prepare-t-il-lopinion-a-la-dictature/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/larticle-16-evoque-dans-les-medias-puis-dementi-par-lelysee-ca-net-19-06-26/


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