« Lassitude, exaspération et mal-être » : à l’hôpital de Douarnenez, la coupe est pleine selon la CGT (LT.fr-11/07/22-19h30)

Carine Thomas et Gildas Jaouen, de la CGT de l’hôpital de Douarnenez, dénoncent les manques de moyens du personnel soignant en ce début de saison estivale.
La section CGT de l’hôpital de Douarnenez dénonce des conditions de travail particulièrement dégradées en ce début de saison estivale. Ce qui se traduit, selon le syndicat, par une prise en charge de plus en plus difficile des patients et résidents d’Ehpad.

« Le dimanche 3 juillet, on comptait seulement deux aides-soignants pour 42 résidents au sein de l’une des unités à l’Ehpad des Jardins du Clos ! » : la saison estivale à peine commencée, la section CGT de l’hôpital de Douarnenez tire déjà la sonnette d’alarme. « Les conditions de travail sont déplorables, particulièrement dans les Ehpad, et la prise en charge des résidents aussi », dénoncent Carine Thomas et Gildas Jaouen, représentants du personnel. Outre les problèmes récurrents de recrutement, constatés depuis plusieurs années, les établissements gérés par le centre hospitalier douarneniste doivent faire face à des arrêts de travail, provoqués par la résurgence du Covid, et des démissions d’infirmiers. « Une infirmière a démissionné au bout de quinze jours en raison des conditions de travail médiocres », assure Carine Thomas. « Le secteur est en très forte tension donc les soignants n’ont aucun mal à retrouver du travail ailleurs, notamment dans de petites structures privées où les conditions de travail sont meilleures », ajoute Gildas Jaouen.

« On ne peut pas travailler dans ces conditions »

Autant d’éléments qui génèrent chez les soignants en poste « lassitude, exaspération et mal-être. On ne peut pas travailler dans ces conditions ! Celles et ceux qui sont en vacances ne peuvent même pas réellement couper car ils se demandent ce qui les attendra à leur retour au travail », interpellent les syndicalistes, qui évoquent « des lignes de planning non pourvues et des réorganisations dans certains services d’un jour à l’autre ». Et ce malgré les mesures prises avant l’été par la direction (regroupement de services, fermeture de quarante lits entre l’hôpital et les Jardins du Clos) pour pallier le déficit de remplaçants et préserver, en partie au moins, les congés des soignants.

« Maltraitance institutionnelle »

Plus que la direction de l’hôpital, ce sont bien les gouvernements successifs qui sont pointés du doigt par les militants de la CGT, qui condamnent « la maltraitance institutionnelle » vis-à-vis du personnel soignant et, par ricochet, des résidents. Et ce n’est pas la revalorisation récente de l’ordre de 3,5 % du point d’indice de la fonction publique qui trouvera grâce à leurs yeux. « Cela correspond à une hausse de salaire de 40 € pour un aide-soignant et de 50 € pour un infirmier, après des années de gel de l’indice. Dans le contexte d’inflation généralisée, ce n’est pas ça qui va faire revenir les soignants ! », raille Carine Thomas, avant de rappeler que la CGT demandait une augmentation de 10 % du point d’indice. Quant aux « missions Hublo » qui permettent aux soignants de travailler deux jours supplémentaires avec des heures payées double, elles ne sont, au mieux, qu’un pansement sur une jambe de bois selon la CGT.

« Heureusement que les familles passent »

Le syndicat annonce d’ores et déjà des jours très difficiles dans les différents établissements gérés par le centre hospitalier douarneniste, à commencer par la fin de semaine synonyme de fortes chaleurs. « Il y aura certainement des dispositions particulières pour préserver les résidents de la chaleur mais en réalité, il ne devrait même pas y avoir besoin d’en prendre. S’assurer régulièrement que tout le monde puisse manger ou s’hydrater, ça fait partie du métier », souligne Gildas Jaouen. « C’est malheureux à dire, mais heureusement que les familles passent pour compléter la prise en charge… ».

Dimitri L’ HOURS

Source : https://www.letelegramme.fr/finistere/douarnenez/lassitude-exasperation-et-mal-etre-a-l-hopital-de-douarnenez-la-coupe-est-pleine-selon-la-cgt-11-07-2022-13107046.php