Alors que la Bretagne célèbre les 80 ans de la Libération, l’historien brestois, Jean-Yves Guengant, s’est penché sur le sort des disparus de Pontaniou, des résistants fusillés le 7 août 1944.
Trois questions à…
Jean-Yves Guengant, historien brestois et auteur des Disparus de Pontaniou, paru en 2023.
Que s’est-il passé début août 1944, à Brest ?
Le sort d’une quarantaine de résistants encore détenus à Pontaniou est scellé par le Sicherheistdienst (S.D), qui évacue Rennes devant l’avance des Américains et rapatrie ses officiers brestois par sous-marin dans la nuit. Un petit groupe reste pour nettoyer les bureaux, situés à Kérinou et liquider les détenus. Le 3 août, les visites sont interdites aux familles, alertées par des témoins qu’il va se passer quelque chose. Le 7 août, à 5 heures du matin, les prisonniers sont extraits du rez-de-chaussée de la prison. Ils sont dirigés vers un lieu inconnu, sans doute les fortifications du Bouguen. À 7 h, le silence retombe sur la prison. Le 10 août, les bourreaux quittent Brest assiégée pour La Rochelle, puis Troyes où le 22 août le SD de Bretagne répète le scénario brestois, exécutant à la mitraillette et au revolver 49 résistants emprisonnés.
Y a-t-il eu d’autres résistants capturés et tués par les Allemands dans la ville ?
La prison de Pontaniou s’était vidée deux fois auparavant : le 6 juillet, 19 résistants furent fusillés et le 20 juillet, un dernier convoi d’une vingtaine de prisonniers partait pour l’Allemagne. Restaient alors 38 hommes répertoriés, appartenant à plusieurs mouvements de résistance et aux F.F.I (Forces françaises de l’intérieur).
Que sont devenus les corps de ces résistants ?
Peut-être étaient-ils plus nombreux ? Les trois-quarts ont été capturés lors de rafles en juillet, toujours après dénonciation. Littéralement disparus, les autorités les désigneront longtemps comme déportés non-rentrés
. 80 ans après, on n’a toujours pas retrouvé leurs traces…
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