Ce militant anti-écotaxe du Finistère a eu une main arrachée par une grenade lacrymogène en 2013, lors d’une manifestation contre la taxe poids-lourd. Il demande réparation.
Par Bertrand MERLOZ.
C’était le 26 octobre 2013, sur la voie express N165 à hauteur de Pont-de-Buis-lès-Quimerc’h (Finistère), à mi-chemin entre Brest et Quimper. Un jour resté dans les annales du mouvement contre l’écotaxe (taxe poids-lourd finalement abandonnée). C’est la première fois qu’on voit autant de ces emblématiques bonnets rouges sur les têtes des manifestants. Et c’est le jour où ils ont prévu de faire tomber le dernier portique écotaxe du département.
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Cela restera aussi, pour Mikaël Cueff (33 ans à l’époque), le jour où il a perdu sa main droite, arrachée par l’explosion d’une grenade GLI-F4 qu’il ramasse au sol, au plus fort des affrontements avec les forces de l’ordre. Un peu plus de onze ans après, cet ancien carrossier poids lourds, reconverti chaudronnier-soudeur, entend « tourner la page ».
La cour administrative d’appel de Nantes (Loire-Atlantique) examine sa demande de reconnaissance d’une faute de l’État dans l’usage « d’une arme d’une exceptionnelle dangerosité », souligne son avocate, Lucie Clairay, à l’audience, hier.
Une réponse « proportionnée » des forces de l’ordre ?
Grenade lacrymogène, assourdissante et à effet de souffle, contenant 26 grammes de TNT, à l’origine de nombreuses mutilations à cause de ses éclats, elle a été retirée des stocks en 2020. Son utilisation était-elle « proportionnée » à la violence des affrontements ? Oui, avaient estimé les juges de première instance.
C’est aussi ce que pense la rapporteure publique à l’audience. Elle se fonde sur les conclusions de l’enquête pénale. L’intervention avait été « précédée des trois sommations réglementaires au mégaphone », raconte-t-elle, et le manifestant s’était « maintenu sur les lieux avant de montrer une particulière imprudence en ramassant la grenade ».
« Pour l’éloigner d’enfants présents sur place » comme il l’assurait ? « L’enquête n’a pas confirmé leur présence », répond la rapporteure. Elle préconise un rejet de la requête. Délibéré le 28 février.
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