Le budget Macron-Bayrou est un budget de destruction de l’École (IO.fr-1/09/25)

Occupation de l’école de Couffouleux (81) avec les enseignants et les parents d’élèves accompagnés de la députée LFI Karen Erodi le 3 mai dernier. Ecole Mermoz (Tours). Rassemblement ce soir, vendredi 16 mai, contre une fermeture de classe. (photos correspondants).

La ministre des Comptes publics a le mérite de dire tout haut ce qu’ils pensent tous : quel est l’intérêt d’une école publique, alors que le privé se propose de prendre en charge des pans entiers de l’éducation, les plus rentables, bien entendu.

Par Edith Bouratchik

L a rentrée se précise, pour les personnels, elle aura lieu vendredi 29 août, celle des élèves le 1er septembre. Élisabeth Borne a donné une conférence de presse mercredi 27 août. Va-t-elle annuler ses réformes, lancer un plan exceptionnel de recrutement immédiat, rouvrir les milliers de classes fermées, en créer ?

Absolument pas car à la lumière de ses déclarations lors de son déplacement à Mayotte et à la Réunion, les 18 et 19 août, qui effectuaient leur rentrée 15 jours avant l’Hexagone, c’est le « tout va bien » qui l’emporte aux dépens de la cruelle réalité.

L e 19 août, devant ses interlocuteurs réunionnais, elle déclare que « tous les moyens nécessaires » sont là « pour cette rentrée scolaire ». « En termes d’enseignants, pour cette année 2025-2026, les moyens sont préservés ». De quoi conduire le député LFI de la Réunion, Jean-Hugues Ratenon à qualifier ce déplacement « d’inutile et de honteux ».

Or, comme à Mayotte, la population a subi un cyclone, le cyclone Garance, et 90 % des établissements scolaires ont été endommagés. L’île n’aura pas de moyens supplémentaires. À Mayotte, E. Borne se félicite du retour à la situation antérieure au passage du cyclone Chido.

La ministre valide donc les cours en « rotation », méthode coloniale d’enseignement qui autorise que les enfants ne soient pas à l’école toute la journée, mais en « rotation » : un groupe de 30 voire plus avec une demi-journée de cours puis ils rentrent chez eux et place à un autre groupe ! Que ce soit à Mayotte ou à la Réunion les personnels ont manifesté leur refus d’une rentrée dans de telles conditions.

Le « tout va bien » sera à coup sûr le même créneau qui sera mis en avant en cette conférence de presse. Bien entendu, elle sait avec les déclarations de F. Bayrou du 25 août, que le vote de confiance du 8 septembre ne va pas lui permettre de garder son ministère, mais avant tout, en bonne macroniste, elle souhaite faire perdurer la politique de destruction de l’école de la République. Et comme disent les dictons populaires, « tout ce qui est fait, n’est plus à faire » et « tout ce qui est pris, n’est plus à prendre ». C’est ceux que la ministre souhaiterait anesthésier : la classe ouvrière, les personnels, les jeunes, les parents.

Mobilisation parents/enseignants contre les fermetures de classes

Elle a une mémoire de poisson rouge. Dès janvier 2025, c’est toute la population qui s’est mobilisée contre les suppressions de postes, de classes, contre la fermeture des écoles. Parents, personnels, élèves étaient côte à côte dans une bataille unie contre les décisions du gouvernement. Un comité national de liaison appuyé sur des comités locaux s’est constitué, il doit de nouveau se réunir dans les tout prochains jours car le constat, celui de la population, ce n’est pas celui des Macron-Bayrou-Borne. Rappelons-nous les propos d’A. de Montchalin au Sénat mi-juillet : « Il faut qu’on adapte notre service public à la démographie. » « Quand vous avez 21 % de naissances de moins, je ne dis pas qu’il faut 21 % de professeurs de moins. Mais vous voyez bien que la carte scolaire dans les zones urbaines va nécessairement amener à une forme — et c’est très triste pour notre pays — de constat du fait qu’on ne va pas recruter le même nombre de
professeurs. »

La ministre des Comptes publics a le mérite de dire tout haut ce qu’ils pensent tous : quel est l’intérêt d’une école publique, alors que le privé se propose de prendre en charge des pans entiers de l’éducation, les plus rentables, bien entendu ; quel est l’intérêt d’une école obligatoire pour tous alors que l’armée va devoir accueillir des dizaines de milliers de jeunes ; quel est l’intérêt de maintenir une école gratuite alors que le patronat est prêt à accueillir des
milliers de stagiaires qui risquent leur vie ?

Borne n’a pas renoncé à cette politique de l’offre appliquée à l’école comme elle l’est à l’hôpital. Comme dans l’enseignement supérieur avec Parcoursup, le jeune qui n’a pas de place à l’université, qu’il aille dans les formations privées encouragées par le ministre de l’Enseignement supérieur.

Préparation du 10 septembre

Le jeune qui doit bénéficier de l’inclusion scolaire, il n’a pas de place, que ses parents trouvent une solution. Une récente étude de l’Unapei indique que 13 % d’entre eux n’ont aucune heure de cours, 38 % moins de six heures. En cette rentrée, 65 % d’entre eux ne sont pas reconnus par l’Éducation nationale.

Les Échos en date du 26 août de conclure : « Bercy cherche partout des économies. Les discussions en cours laissent à penser qu’elles pourraient affecter tout à la fois les rémunérations des enseignants, les conditions d’apprentissage des élèves et l’organisation des opérateurs de l’Éducation nationale. »

Voilà la vérité des prix ! Le budget Macron-Bayrou est un budget de destruction de l’école : classes, postes, écoles, pouvoir d’achat, jours de carence, jours fériés, conditions de travail. Alors oui, sans hésitation, Bayrou doit tomber. Et oui sans hésitation, les réunions des personnels mettront au cœur des discussions la préparation du 10 septembre pour les chasser, eux et leurs 44 milliards d’économies, eux et leurs mesures contre la population. Ils sont illégitimes, il est temps de faire place aux revendications.

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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2025/09/01/le-budget-macron-bayrou-est-un-budget-de-destruction-de-lecole/

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