
Face à l’envolée des dépenses du compte personnel de formation, l’exécutif a déposé un amendement instaurant une participation des salariés souhaitant y recourir.
Le gouvernement a trouvé le remède aux dépenses du compte personnel de formation qui s’envolent : instaurer une participation des salariés qui souhaitent gagner en compétences. Samedi en fin d’après-midi, il a déposé en toute discrétion un amendement en ce sens au projet de loi de finances pour 2023. Le texte vise à imposer une participation financière qui « peut être proportionnelle au coût de la formation dans la limite d’un plafond ou fixée à une somme forfaitaire. »
Un décret en Conseil d’État en définira le montant et précisera les modalités de prise en charge en cas de co-investissement avec un tiers (entreprise ou autre). Seuls les demandeurs d’emploi seront exclus de ce reste à charge. Un surcoût pour nombre de salariés et notamment d’employés et d’ouvriers alors que l’inflation grignote leur pouvoir d’achat.
Un coût pédagogique global de 6,7 milliards d’euros
Or, depuis sa création en novembre 2019, le CPF rencontre un véritable succès avec plus de 5 millions d’inscriptions en formation pour un coût pédagogique global de 6,7 milliards d’euros. Des sommes que Bercy aimerait bien limiter, les dépenses ayant atteintes 2.6 milliards d’euros rien que cette année. Faire payer ceux qui souhaitent se former permettrait de mieux répartir l’addition. Mais risque de freiner aussi leurs ardeurs. Un danger déjà pointé par les acteurs du secteur qui redoutaient l’instauration d’une telle participation.
L’amendement venant du gouvernement, il a toutes les chances d’être adopté, d’autant plus avec le recours au 49-3 . Reste à mener la fronde au moment de la préparation du décret qui décidera de ce que devront payer les salariés.
Auteur : Emmanuelle Souffi
Source : Le gouvernement va faire payer une partie du CPF aux salariés (archive.org)