
Le projet de centrale photovoltaïque de Kerambris, à Fouesnant, annulé en 2018 à la suite d’un recours en justice, est relancé à la faveur d’un décret paru au Journal officiel.
Vendredi 29 décembre 2023, un décret publié au Journal officiel a réactivé le projet de centrale photovoltaïque lancé en 2018 par EDF Énergie Nouvelle et la Communauté de communes du Pays fouesnantais (CCPF) sur le site de Kerambris. Un projet avorté en raison du recours déposé par l’Association de sauvegarde du pays fouesnantais (ASPF).
Le décret stipule qu’il sera désormais possible de déroger à la loi Littoral pour implanter des ouvrages nécessaires à la production d’énergie solaire photovoltaïque ou thermique à Kerambris, à cheval sur les communes de Fouesnant et Pleuven.
Roger Le Goff : « Nous sommes très contents »
Rappelons que le projet initial, estimé à 4,50 M€, portait sur une centrale solaire d’une puissance d’environ 4,6 MW et l’installation de 12 000 panneaux photovoltaïques. Plus grand parc de Bretagne, il avait vocation à produire chaque année, et dès 2020, l’équivalent de la consommation électrique de 1 900 personnes. Des études techniques (dimensionnement mécanique et électrique) et d’impact environnemental (études paysagère, écologique et géotechnique) avaient été réalisées. Avant le recours déposé par l’ASPF devant le juge des référés qui le, 21 novembre 2018, avait annulé l’autorisation d’implantation accordée par le préfet.
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Roger Le Goff, président de la CCPF, a accueilli avec satisfaction cette décision préfectorale, qui émane de la récente loi du 10 mars 2023 sur les énergies renouvelables et qui prévoit de favoriser le développement de la production d’énergie solaire photovoltaïque ou thermique. « Nous sommes très contents. Nous allons relancer le projet, toujours avec EDF Énergie Nouvelle avec laquelle nous avons une convention. De nouvelles lois sont apparues depuis 2018 dans le mode de gestion de l’énergie produite. Le projet va donc très certainement bouger. » Roger Le Goff se refuse toutefois à commenter les motivations de l’ASPF.
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Pour l’ASPF, « l’État détourne la réglementation »
Du côté de l’ASPF, le président Damien Poënces s’est exprimé mercredi 3 janvier. « Cela ne fait que confirmer les propositions faites par l’ASPF. En effet, notre association ne s’est jamais opposée au projet de 2018 sur la partie ouest, qui est l’ancienne décharge. Par contre, l’État détourne la réglementation en tentant de qualifier de friche, la partie est alors qu’il s’agit d’une terre agricole. Nous encourageons donc la CCPF à valider son Plan climat air énergie territorial (PCAET) qui devrait être sa priorité afin de répondre aux objectifs fixés par l’État. Il consiste notamment à la sobriété énergétique, à la maîtrise des dépenses énergétiques et au développement des énergies renouvelables et non l’inverse. »
Damien Poënces revient également sur la gestion du parc photovoltaïque par la collectivité. « En 2018, nous avions incité au recensement des toitures des bâtiments publics aménageables pour recevoir des panneaux photovoltaïques. Dans les faits, c’est encore sous la contrainte réglementaire, et avec retard, que la CCPF se lance dans cet inventaire. »
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