Un projet de fermeture du site industriel de Primagaz, situé sur le port de commerce de Brest (Finistère), a été présenté ce matin à l’ensemble du personnel. Au total, 19 emplois sont sur la sellette. Au niveau national, on évoque la suppression de 68 emplois.
Par Lucile VANWEYDEVELDT.
Le site industriel de Primagaz, situé au port de commerce de Brest (Finistère), est menacé de fermeture. L’annonce a été faite, ce mercredi 13 mars 2024, à l’occasion d’un comité social et économique (CSE) extraordinaire sur place. Au total, dix-neuf emplois sont concernés à Brest. La direction a également évoqué le projet de suppression de 68 emplois, au niveau national.
Les salariés « abasourdis »
La cause de ces licenciements : le marché en baisse, une perte de la compétitivité et un mauvais positionnement par rapport aux concurrents. « C’est une annonce difficile mais un plan de transformation nécessaire pour prendre en considération le contexte économique et réglementaire relatif au marché du GPL, affirme la direction de Primagaz France. Une première réunion d’échange est prévue avec les partenaires sociaux le 19 mars prochain. L’objectif est de trouver les meilleures conditions d’accompagnement des collaborateurs concernés. Il est important que le dialogue social puisse se dérouler sereinement. »
Sur place, c’est la consternation. « Les salariés sont abasourdis, affirme un syndicaliste. C’est une surprise totale. L’émotion et la colère ont éclaté. Certains ont des crédits sur le dos, comme tout le monde. »
Le site de Brest est le seul en France qui a l’activité « d’embouteillage », c’est-à-dire la mise du gaz dans des bouteilles, en plus de l’activité de stockage. C’est également un point d’importation maritime important. Sur le port de commerce, à deux pas d’Océanopolis, les citernes sont visibles de loin et l’emprise foncière importante.
10 millions d’euros de travaux
Depuis la catastrophe d’AZF à Toulouse, l’État avait fait pression sur Primagaz pour sécuriser le périmètre. Dans le cadre du plan de prévention des risques technologiques (PPRT) du port de Brest, près de 10 millions d’euros de travaux avaient été investis, dès 2008. Deux sphères avaient été détruites et deux réservoirs neufs sous talus et sous sarcophage avaient été édifiés : une enveloppe d’acier de 24 m de haut pour 18 m de diamètre protégée par une coquille en béton d’un mètre d’épaisseur, empêchant toute agression extérieure.
Un chantier colossal qui a eu des incidences sur l’urbanisme à Brest. Dans le quartier de Saint-Marc, environ 10 000 habitants étaient, à l’époque, limités dans leurs projets immobiliers. Un long bras de fer s’était engagé entre l’État et Primagaz qui avaient finalement fait les travaux nécessaires, ce qui augurait d’une certaine pérennité de l’activité.
Prochaine réunion le 19 mars
Malheureusement, ce mercredi matin, c’est la douche froide pour les salariés qui ne savent pas ce qu’ils vont devenir. Des reclassements seront proposés mais cela suppose une mobilité géographique. « On va y travailler même si c’est compliqué », affirme une source syndicale.
L’entreprise, qui alimente plusieurs dizaines de milliers de foyers en Bretagne, est en difficulté financière. Des milliers de clients ont été privés de chauffage et d’eau chaude cet hiver, malgré les températures glaciales. Début janvier 2024, certaines commandes n’étaient pas honorées. En novembre 2023, Vincent Chabrolle, directeur commercial de Primagaz, avait déclaré que les problèmes de l’entreprise étaient dus à un nouveau logiciel. « Environ 9 % des 40 000 clients que l’on a livrés la semaine dernière étaient en réserve basse, et environ la moitié d’entre eux en panne sèche », avait-il dit à 60 millions de consommateurs.
Sur le même sujet: https://www.letelegramme.fr/finistere/brest-29200/le-site-brestois-de-primagaz-menace-de-fermeture-6543411.php (letelegramme.fr du 13/03/2024)
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