Au Salon à la ferme, les paysans du pays d’Ancenis (Loire-Atlantique) proposent une table ronde sur l’agriculture des bords de Loire, samedi 4 mars, à 10 h, à la Halte nautique d’Ancenis-Saint-Géréon. Une matinée pour questionner l’évolution des pratiques agricoles autour de la ressource eau.
Le thème de l’eau submerge le monde agricole, le quotidien de ceux qui vivent avec la Loire, mais aussi les associations environnementales, les touristes, les habitants et les élus.
Lors de la deuxième édition du Salon à la ferme, la Confédération paysanne 44 et Cap44 (1) proposent une table ronde ouverte au public sur l’agriculture des bords de Loire, samedi 4 mars, à 10 h, à la Halte nautique d’Ancenis-Saint-Géréon (Loire-Atlantique). Les paysans du pays d’Ancenis évoqueront ses particularités, ses richesses, mais aussi les difficultés que traversent les pêcheurs professionnels, les perspectives agricoles paysannes avec des réserves d’eau qui se réduisent.
Déficit hydrique
« Les gens doivent prendre conscience que l’eau est un bien commun qui ne peut pas être privatisé. » Le message de Jean-Christophe Richard, de la Confédération paysanne 44, est limpide. La sécheresse de l’été dernier n’a pas été dépassée. Le déficit hydrique est toujours présent cet hiver. « Ça n’a jamais été aussi récurrent. Si les nappes d’eau souterraine ne sont pas rechargées, ça va être très délicat à gérer et ça va entraîner des changements importants dans nos pratiques agricoles. À partir de 35°, on commence à avoir des cultures qui ne font pas de pollen. Le maïs, par exemple, à cette température, même arrosé, ne féconde pas. »
Vivre ensemble autour de la Loire
Le vivre ensemble autour du fleuve passe par une bonne connaissance de son histoire. Yves Menanteau, de l’association la Loire pour demain, présentera le projet de réhabilitation du lit de la Loire.
Un niveau de la Loire aussi bas en hiver inquiète forcément les pêcheurs professionnels. Jacques Carroget reviendra sur ce à quoi la profession ressemblait il y a quarante ans et son évolution. Guy Bourlès, de la Ligue pour la protection des oiseaux, ancien pêcheur professionnel sur l’Erdre, mettra l’accent sur la place de la biodiversité dans les milieux agricoles, avec le réseau Paysans de nature.
« On ne porte pas de jugement »
Une ressource eau indispensable pour l’arboriculture ou le maraîchage. « On ne porte pas de jugement, car elle n’ira pas qu’à une seule profession, font remarquer Clément Girard, président de la Confédération paysanne et Adrien Mahé, son trésorier. L’objectif, c’est que tout le monde s’y retrouve et soit sensibilisé à cet usage de l’eau. »
L’irrigation, la Loire, les prairies inondables, les crues et la sécheresse interrogent le quotidien de ceux qui vivent sur les bords de Loire. Rachel Carroget, vigneronne à Varades, Arnaud Courault, paysan boulanger à la ferme de l’Audace et Eva Binet, maraîchère de l’île Batailleuse en parcours d’installation en agriculture paysanne, ou Bernard Lepetit, arboriculteur à Vair-sur-Loire, viendront en témoigner. « On revient d’une période où il y avait de l’abondance, poursuit Jean-Christophe Richard. Le risque de coupure d’eau, ce n’est plus un jeu. À cette période, le débit de la Loire devrait être à environ 1 000 m3 par seconde ! »
Le 17 février, en amont de la Loire, le service d’information Vigicrues annonçait, à Montjean-sur-Loire, en Anjou, un débit de la Loire à 437 m³ par seconde.
Samedi 4 mars, à 10 h, à la Halte nautique d’Ancenis-Saint-Géréon. Entrée libre. Contact. paysdancenis@confederationpaysanne44.fr ; tél. 06 14 11 59 20.
(1) Construire une agriculture paysanne performante et plurielle.
Bertrand THOUAULT
URL de l’article: https://lherminerouge.fr/leau-est-un-bien-commun-a-ancenis-ils-planchent-sur-lagriculture-des-bords-de-loire-of-fr-2-03-23/