Lecornu 2 : le mépris du peuple (NBH-11/10/25)

« Comprenons enfin qu’on ne tire pas un pays de son impuissance en confiant la toute -puissance à un seul homme…/… Il est temps de savoir si nous voulons nous lever ou nous coucher »

Jean-Paul Sartre 25-09-1958

Par Antoine MANESSIS.

Lecornu 2.

Tout ou presque a été dit.

Mais il nous semble que pris dans la tourmente du piteux et lamentable feuilleton offert par la Macronie agonisante nous avons peut-être sous-estimé à quel point la démocratie, avec ses limites que nous connaissons toutes et tous, a été violentée, bafouée, niée par le gang au pouvoir et son capo Emmanuel Macron.

Depuis des mois, bien avant la dissolution et en particulier avec la casse des retraites, l’exécutif ne respecte plus les formes de la démocratie parlementaire. Certes la lettre de la Constitution est à peu près respectée, l’article 49.3 existe bien, mais pas son esprit. 

L’origine du mal est multiple. 

Elle réside dans l’absence de majorité parlementaire. 

Dans les défaites successives de la Macronie. 

Dans le non-respect des traditions parlementaires.

Macron et sa bande ont fait reculer ce qui est la base de la démocratie libérale à savoir le prédominance de la majorité. Même relative. Le peuple français a exprimé son rejet radical de la Macronie et cela à plusieurs reprises. Cela de façon certes diverses mais le verdict était clair.

Macron a été le marchepied de l’extrême-droite qui avec 120 députés pourrit la vie parlementaire. Ces 120 députés ont été élus mais pourquoi l’ont-ils été ? Parce que Macron a mis en oeuvre une politique fascistogène. Frustrations et ressentiment social combiné à un racisme systémique: les ingrédients de base des fascismes historiques et des néofascismes.

Le « bon plaisir » du monarque avec une arrogance inouïe s’est imposé à la volonté du peuple.

La Constitution bonapartiste de la Ve République combinée à un président dépourvu de toute sensibilité démocratique et d’un profond mépris du peuple , « les gens qui ne sont rien », ont permis cette forfaiture condensée dans le pathétique épisode actuel.

Dans les autres démocraties parlementaires, avec leurs limites répétons-le, un comportement comme celui de Macron serait impensable et impossible.

La Macronie est une très dangereuse transition entre la démocratie et l’autoritarisme. Elle habitue l’opinion à l’ignorance de la volonté populaire. Ce n’est pas par hasard que la Première ministre néo-mussolinienne Giorgia Meloni prépare une réforme institutionnelle qui s’inspire fortement de la Constitution de la Ve République française. Assemblées transformées en chambre d’enregistrement et exécutifs omnipotents.

Le contraire de la République, le retour à l’absolutisme.

S’impose donc, si l’on a un minimum de cohérence politique, la nécessité de renverser le monarque et son veto permanent à la volonté du peuple. Et l’élection d’une Constituante pour élaborer une VIe République qui doit réhabiliter la souveraineté populaire en redonnant toute sa place à la représentation populaire, dans des formes à enrichir et à moderniser, et interdire les dérives monarcho-autoriatires.

En particulier, comme cela a été fait pour la parité hommes/femmes, la présence des classes populaires doit être impérativement assurée avec l’aide de la loi.

Au-delà donc du caractère clownesque des basses manœuvres se dessine de graves menaces pour la République. Il faut bien comprendre que la Macronie est sortie de l’arc républicain. 

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Source: https://nbh-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com/2025/10/lecornu-2-le-mepris-du-peuple.html

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/lecornu-2-le-mepris-du-peuple-nbh-11-10-25/

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