« L’Éducation Nationale est sourde » : après l’annonce de la carte scolaire, la colère des maires monte. ( LT.fr – 14/03/23)

Onze classes seront fermées dans le pays de Morlaix à la rentrée prochaine.
Onze classes seront fermées dans le pays de Morlaix à la rentrée prochaine. (Photo d’illustration Le Télégramme)

La carte scolaire du Finistère a été officiellement dévoilée, lundi 13 mars 2023. Onze classes du Pays de Morlaix seront supprimées à la rentrée, une décision qui met vent debout certains maires concernés.

La carte scolaire pour la rentrée 2023 fait réagir. Dévoilée lundi 13 mars 2023, pour le Finistère, elle prévoit onze* fermetures de classes dans le Pays de Morlaix, pour une seule ouverture. Pour certaines communes, la décision était attendue et est, selon eux, justifiée. « Ce n’est pas forcément une surprise pour nous. Il y a des besoins à Rennes et on ne voit pas comment nos communes peuvent faire face », décrit Julien Kerguillec, maire de Pleyber-Christ. Pour d’autres municipalités, les fermetures sont difficilement acceptées. « L’Éducation Nationale est sourde. On ferme quand même des classes alors que les enfants ont connu un apprentissage difficile lors de la pandémie », estime Cathy Lucas, maire de Lanmeur.

La contestation pourrait continuer

Quand bien même la décision serait entérinée, certains élus et parents d’élèves ne veulent pas baisser les bras. Des manifestations et rassemblements pourraient avoir lieu les prochains jours. « On va décider ça ensemble avec les parents d’élèves et ensuite les maires, déclare Jean-Paul Vermot, maire de Morlaix et président de Morlaix communauté. En fonction de ce qui sera décidé, je me mettrais à disposition des parents d’élèves et une action commune pourrait bien être menée ».

Un monde rural qui se sent délaissé

Globalement, les communes rurales du Pays de Morlaix craignent que le fossé se creuse un peu plus avec les métropoles. « On est la seule école publique du secteur. On nous a refusé l’extension de notre carte communale et on nous supprime une classe alors qu’on construit une maison d’assistance maternelle et un centre de garderie. On est un peu désabusés », lance Bernard Michel, maire de Saint-Servais. « Il y a un abandon total de l’école de la république et du territoire par l’Éducation Nationale », ajoute Cathy Lucas. Les élus critiquent notamment une logique comptable, opérée par l’inspectrice d’académie. « On n’est pas écoutés. Ils ont compté les carottes et les oignons et après décident de fermer », s’agace Guy Pennec, maire de Plourin-lès-Morlaix.

« Des classes de 27, ce n’est pas une catastrophe »

Pour Sandrine Le Feur, députée de la majorité présidentielle, il n’y a pas eu de « logique comptable ». « Le budget alloué à l’Éducation Nationale est encore en hausse cette année. Dans le Finistère, on a perdu 9 000 élèves en 10 ans et 723 cette année. C’est normal que des ajustements aient lieu ». La députée de la quatrième circonscription du département s’était engagée, au moment des pourparlers, qu’il n’y aurait « pas plus de 24 enfants par classe ». Pourtant, suite à la fermeture, certaines classes pourraient se retrouver à 27 ou 29 élèves, en fonction des ajustements, comme à Plourin-lès-Morlaix. « Il faut prendre la moyenne des écoles. En moyenne, aucune école n’arrive au-dessus de 24 élèves par classe. Libre aux enseignants de réorganiser ensuite les classes. Et puis des classes de 27, ce n’est pas une catastrophe quand on voit en région rennaise, des classes de 32 ».

(*) Les maires des onze communes ont été contactés mais tous n’ont pas répondu à nos sollicitations.

Auteur ; Corentin Bonizec

Source : « L’Éducation Nationale est sourde » : après l’annonce de la carte scolaire, la colère des maires monte – Carte scolaire 2023 dans le pays de Morlaix – Le Télégramme (letelegramme.fr)

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