Après une campagne éclair de deux semaines, les représentants syndicaux veulent maintenir la pression sur les nouveaux élus pour l’application d’un « programme de gauche » qu’ils estiment être « le seul rempart contre l’avancée du RN ».
Par Elouan BLAT.
Cinq syndicats et une même feuille de route. Dire non au néolibéralisme et non à l’extrême droite. Des militants de la CGT, Solidaires, la Fédération des associations étudiantes de Bretagne (Fédé B), l’Union Pirate et la FSU se sont réunis en petit comité, ce mercredi 10 juillet 2024, à la Maison du peuple de Brest (Finistère), afin de définir leurs priorités dans ce nouveau temps fort politique.
« Soulagement est le premier mot qui me vient », déclare le secrétaire général de la CGT 29, Ludovic Morin, entouré des autres représentants syndicaux qui acquiescent. « On a frôlé la correctionnelle », reconnaît-il sans détour.
« On ne confond pas fâchés et fachos »
« La gauche a gagné les élections, se félicite néanmoins Ludovic Morin. Le devoir des syndicats est de rappeler aux nouveaux élus leurs obligations, soit l’application d’un programme de rupture. » Concrètement, les syndicalistes veulent s’entretenir avec « les députés de gauche et ceux élus avec les voix de la gauche dès que possible ». Mais ce n’est pas tout. « Une large mobilisation populaire est nécessaire afin de mettre la pression sur les partis politiques », analyse Olivier Cuzon, secrétaire de Solidaires 29.
Cependant, le scénario d’un front populaire marginalisé par une alliance de la droite inquiète les syndicats, qui considèrent que les « politiques néolibérales sont un marchepied au Rassemblement national ». « Le RN est l’ennemi des travailleurs et l’ennemi des syndicats », fustige Ludovic Morin, bien obligé de constater que ce dernier a largement progressé en Bretagne.
Mais le syndicaliste l’assure, « on ne confond pas fâchés et fachos ». Leur recette pour convaincre un maximum de salariés et inverser la tendance d’un RN toujours plus puissant parmi les plus précaires ? « Indépendance vis-à-vis des partis politiques, travail de terrain et fermeté contre le racisme. »
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