Par Glen RECOURT.
En quatre petites semaines, elle est passée de candidate inconnue à Rennes à députée en obtenant 45,66 % des votes ce dimanche 7 juillet 2024. À 29 ans et pour son premier mandat d’élue, elle représentera à l’Assemblée les 140 000 habitants de la première circonscription d’Ille-et-Vilaine (Rennes sud). Une ascension aussi express que la campagne.
Début juin, à part une poignée de militants bien renseignés, personne n’avait jamais entendu parler de Marie Mesmeur du côté de Rennes. Moins d’un mois plus tard, ce dimanche 7 juillet, la voilà élue députée avec 45,66 % des suffrages. C’est elle qui représentera à l’Assemblée nationale, les 140 000 habitants de la 1re circonscription d’Ille-et-Vilaine. Son tout premier mandat d’élue.
Investiture très mouvementée
La Brestoise, qui fêtera ses 30 ans en août, est entrée en campagne avec fracas. Certains diront par effraction. L’Insoumise a été investie par le parti à la place du député sortant Frédéric Mathieu qui apprendra son éviction par un communiqué tombé dans la nuit. Mathieu dénoncera aussitôt le « parachutage » de la compagne de Louis Boyard, député réélu du Val-de-Marne et appartenant au premier cercle de Jean-Luc Mélenchon.
Le journaliste Jean-Michel Apathie comme la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot relaieront l’information sur les réseaux sociaux, lui donnant un écho national. Une intrusion dans sa vie personnelle qu’elle qualifie de « violence extrême. Je suis ici pour faire la guerre à des idées, pas à des personnes. » Elle regrettera, par ailleurs, le réflexe « sexiste » consistant à associer son investiture à sa situation conjugale.
Issue du syndicalisme étudiant
Marie Mesmeur avait déjà l’expérience de deux campagnes. Celle des législatives de 2022 où dans une circonscription brestoise elle était suppléante de Pierre-Yves Cadalen qui ratera de peu la députation. Plus récemment, aux dernières Européennes, elle figurait à la 17e position sur la liste de Manon Aubry.
Native du village de Saint-Divy (Finistère), cette fille d’infirmière a étudié à Brest pour devenir éducatrice spécialisée avant de poursuivre par un master en sociologie. Aujourd’hui, elle mène pour le compte du Département du Finistère une thèse de doctorat sur la protection de l’enfance, qu’elle va sans doute devoir mettre entre parenthèses.
Issue du syndicalisme étudiant – où elle a dû aiguiser un sens du débat qui semble la caractériser -, elle deviendra secrétaire nationale de l’Union étudiante de 2019 à 2022 : « À cette période, je suis souvent venue dans les universités de Rennes que je connais bien. » Elle a d’ailleurs pu s’appuyer sur des équipes particulièrement jeunes pour cette campagne des législatives menée au pas de course. Son suppléant, Malou Duhamel, est lui-même étudiant.
Soutien solide de Jean-Luc Mélenchon ?
Les dernières semaines ont fait éclater au grand jour des divisions au sein de son propre parti. Clémentine Autain et François Ruffin, qui a même fait savoir qu’il ne siégerait pas aux côtés des Insoumis, ont critiqué frontalement Jean-Luc Mélenchon. Où la députée Marie Mesmeur se situera-t-elle par rapport à cette nouvelle ligne de faille ? Candidate, elle avait tenté d’évacuer la question expliquant seulement qu’elle n’avait « jamais ressenti le besoin de critiquer Jean-Luc Mélenchon. Le programme de « L’avenir en commun » (programme de Jean-Luc Mélenchon des dernières présidentielles, N.D.L.R.) me va très bien. »
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