La perspective d’une gauche unie aux législatives sur Brest Centre a volé en éclats ce jeudi 13 juin. Alors que le national a investi l’Insoumis Pierre-Yves Cadalen en soirée, le socialiste Tristan Foveau avait déjà annoncé sa candidature.
Cadalen ou Foveau ? LFI ou le PS ? Pendant 48 heures, tous ceux qui, à Brest, souhaitent voir une gauche unie gagner la deuxième circonscription du Finistère ont retenu leur souffle en guettant les annonces, tandis qu’à Paris, les négociations s’éternisaient afin de formaliser un projet d’accord pour un Nouveau front populaire.
Les états-majors des quatre forces en présence se sont attelés à définir un programme commun et à « ventiler » les 577 circonscriptions françaises. Parce que le résultat des européennes a montré qu’elle est gagnable par une gauche rassemblée, la circonscription de Brest centre était plus convoitée que d’autres. Et aucun camp n’avait l’intention de céder.
« Une attitude irresponsable » pour Pierre-Yves Cadalen
Constatant le blocage, Tristan Foveau, patron du PS finistérien, a tranché dans le vif en milieu d’après-midi, ce jeudi 13 juin 2024. Il sera candidat, point barre ! Une décision confirmée par le socialiste Yohann Nédélec, qui sera son directeur de campagne. « On a assez perdu de temps, ce n’est plus le moment de tergiverser. Je peux l’affirmer : Tristan Foveau sera candidat, et Sylvie Jestin (NDLR : adjointe au maire de Brest dans le quartier de Lambézellec), sa suppléante ».
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Pierre-Yves Cadalen a jugé l’attitude du PS local « irresponsable. Il y a un cadre collectif, c’est celui du nouveau Front populaire qui a été décidé nationalement lundi dernier. Moi, je reste dans cet esprit-là qui correspond aux besoins d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale ». Pour le leader insoumis brestois, le PS 29 et son premier secrétaire Tristan Foveau se rendent coupables « d’une faute politique majeure », et devront assumer « une forme de dissidence vis-à-vis d’un accord national qui s’est construit pour faire battre l’extrême droite et faire gagner un programme répondant aux besoins de nos concitoyens ».
Des partis de la majorité municipale attendus derrière Foveau
« La candidature de Tristan Foveau, qui était le directeur de campagne de Raphaël Glucksmann, nous apparaît la plus logique au vu des résultats aux européennes. Ils ont été favorables à cette liste à Brest, mais aussi dans le Finistère et en Bretagne », rappelle de son côté Yohann Nédélec.
Il affirme par ailleurs que la candidature de Tristan Foveau « est soutenue par des forces de gauche qui siègent au sein de la majorité municipale. On est tombés d’accord pour dire qu’il est le meilleur candidat pour être le rempart au Rassemblement national, et pour rassembler largement la gauche.
Fustigeant « ceux qui ont montré des outrances à de très nombreuses reprises, qui ont affiché un communautarisme exacerbé et qui ont assumé sans retenue un antisémitisme inadmissible et condamnable », le président du groupe des élus PRG-centre gauche, Fortuné Pellicano, a été le premier à afficher son soutien à Tristan Foveau. D’autres formations, comme le PC, Génération.s ou encore l’UDB, devraient suivre. Un doute subsiste pour les écologistes. Ce jeudi soir, Glen Dissaux, son porte-parole, qui avait adopté la ligne « d’une union à tout prix », préférait garder le silence.
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