Les alertes du comité de défense de l’hôpital de Concarneau (OF.fr-1/09/23)

Le comité de défense de l’hôpital de Concarneau se dit inquiet concernant les conditions de travail et la baisse des vocations

Par François SCHOCKWEILLER

Le Comité de défense de l’hôpital de Concarneau et Accès à la santé pour tous, animeront le débat prévu le jeudi 7 septembre 2023. Réunis à la Maison des Associations mardi 29 août 2023, ils livrent leurs doléances.

Le comité de défense de l’hôpital de Concarneau (Finistère) s’est réuni à la Maison des Association, le 29 août. Avec le collectif Accès à la Santé Pour Tous ils animeront le débat prévu après la projection du film Premières Urgences, qui aura lieu au Cinéville de Concarneau le 7 septembre. Pour les deux structures, la lutte contre les déserts médicaux va nécessiter l’ouverture de nombreux chantiers.

Manque d’effectifs

Pour le comité, cet été, les urgences de Quimper ont été très largement saturées. « On note des efforts, les urgences ont pu garder un urgentiste, mais la situation n’est pas satisfaisante », commente Hélène Derrien, membre du comité de défense de l’hôpital de Concarneau. Marianne Jan, elle aussi membre du comité, conteste la politique en cours : « On fait sortir les gens avant leur rétablissement. Donc ces personnes reviennent par les urgences. C’est un problème de codification. Pour les appendicites, la règle est une sortie au bout de 24 heures. Mais l’humain n’est pas une machine et l’hôpital ne doit pas être une usine. »

Cet été, Yannick Sénéchal, à la tête de l’hôpital de Concarneau, a émis l’hypothèse auprès de l’Agence Régionale de Santé de Bretagne, d’une transformation des urgences en centre de soin non programmé. Dans le but d’accueillir des médecins généralistes, rémunérés 694,92 € pour un service de 9 h à 21 h. Mais pour Hélène Derrien, cette solution ne fait que déplacer le problème : « Les généralistes sont déjà débordés. Certains se portent volontaires mais cela peut amener à réduire le nombre de jours d’ouverture de leur cabinet, alors qu’il y a des Concarnois sans médecin traitant. Alors qu’il existe d’autres moyens de garder du personnel aux urgences : la rémunération et l’organisation interne. Par exemple, la tarification à l’acte engendre une surcharge administrative. »

Préparer à l’environnement

Outre les écarts de rémunération entre le public et le privé, le manque de préparation à l’environnement de travail impacte les départs des jeunes médecins, selon le comité de défense de l’hôpital de Concarneau. « Les médecins sont de plus en plus spécialisés sur le corps humain. Mais durant leurs études, on ne les prépare pas assez à cet environnement très particulier qu’est l’hôpital. Il faudrait multiplier les stages pour que le médecin se familiarise avant la fin de ses études », indique Hélène Derrien.

Le manque de personnel et les cadences influent aussi sur la fidélisation des médecins au sein de l’hôpital public : « Le numerus clausus joue sur le problème. Il a été relevé, mais n’est pas supprimé. Il y a pourtant 15 000 postes vacants dans les hôpitaux. Le nombre de places disponibles dans les facultés ne suffira pas à combler ces besoins. »

L’enveloppe fermée

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) plafonne les budgets de santé dans les hôpitaux. Selon le comité : « Quand les frais n’entrent pas dans l’enveloppe, on maintient les interventions, mais l’on réduit la tarification associée. » Une situation à risque, puisqu’elle réduit le budget d’un hôpital, tout en maintenant son niveau d’activité. « L’obligation de soin des hôpitaux publics ne permet pas de se baser sur les opérations les plus rentables, comme peuvent le faire des structures privées. Cette gestion comptable de la santé publique n’est pas compatible avec notre mission. »

Martine Arveuf, membre du collectif Accès à la santé pour tous, considère que ces déséquilibres visent à privatiser la santé : « Le plafonnement des revenus des urgentistes intérimaires seulement pour le public, pousse les médecins vers le privé. Il devrait y avoir une régulation des revenus dans ce secteur. »

Film « Premières urgences », d’Eric Guéret. | D.R.

Premières Urgences sera projeté le 7 septembre 2023 au Cinéville.

Jeudi, à 20 h, le Cinéville de Concarneau, en partenariat avec le comité de défense de l’hôpital de Concarneau et le centre de santé communautaire pour tous, propose une soirée débat autour du film Premières Urgences, d’Eric Guéret.

Le film suit Amin, Evan, Hélène, Lucie et Mélissa, étudiants en médecine. Ils arrivent aux urgences de l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis pour y effectuer pendant six mois leur premier stage en internat. Mais, leur vocation résistera-t-elle à la réalité de l’hôpital qu’ils vont devoir affronter ? La projection de ce documentaire sera suivie d’un débat avec les organisateurs.

Pratique : Tarif : 7 €. Réservation sur le site internet : concarneau.cineville.fr

Source: https://www.ouest-france.fr/bretagne/concarneau-29900/les-alertes-du-comite-de-defense-de-lhopital-de-concarneau-a5b80040-4801-11ee-98a9-71c5bc692f09

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/les-alertes-du-comite-de-defense-de-lhopital-de-concarneau-of-fr-1-09-23/

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