« Les assignations étaient abusives », répondent les internes du CHRU de Brest. ( LT.fr – 31/10/22 – 19h01 )

« Les assignations n’étaient pas légales », explique Loïc Lemoine, président de l’association des internes du CHRU de Brest
« Les assignations n’étaient pas légales », explique Loïc Lemoine, président de l’association des internes du CHRU de Brest (Le Télégramme/Catherine Le Guen)

En réponse à la direction du CHRU de Brest qui évoquait la grève des internes pour expliquer les tensions aux urgences, les internes assurent que les assignations n’étaient pas légales.

« Une première journée de grève a eu lieu le vendredi 14 octobre 2022. Aucun des internes qui s’était déclaré gréviste le mercredi précédent n’a été assigné. Il a été fait appel aux médecins seniors pour les remplacer », assurent Loïc Lemoine, président de l‘association des internes du CHRU de Brest, et Romain Verdeau, président du syndicat des internes de médecine générale de Brest, qui répondent à la direction du CHRU de Brest, après un communiqué dimanche sur des tensions aux urgences.

Référé au tribunal administratif

Le second mouvement de grève lancé par l’Intersyndicale nationale des internes (Isni) et l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes en médecine générale (Isnar IMG) était prévu sur 48 heures, les samedi 29 et dimanche 30 octobre. Il s’agissait de protester, entre autres, contre le projet de rallonger d’une année l’internat.

« Mais les choses ne se sont pas déroulées comme le 14 octobre. Les internes qui se sont déclarés grévistes ont reçu tout de suite une assignation pour venir travailler quand même. La procédure légale n’a pas été respectée. Les internes ne peuvent être assignés qu’après la sollicitation en premier des médecins seniors, puis des internes non grévistes. Les grévistes ne sont assignés qu’en dernier recours normalement. Là, nous avons su par des seniors qu’ils n’avaient même pas été sollicités. Ce sont des assignations abusives », ajoutent les représentants des internes.

Certains internes ont d’ailleurs présenté un référé liberté au tribunal administratif de Rennes pour atteinte à leur droit de grève. La décision n’est intervenue que ce lundi 31 octobre : le tribunal a rejeté le référé.

Trois internes manquaient aux urgences, dimanche

De plus, ils soulignent que la forme des assignations n’était pas respectée. « Plusieurs internes ont reçu leur assignation par SMS ou par mail sans accusé de réception. Ce n’est pas recevable. L’assignation aurait dû être remise en main propre ou par lettre recommandée ! Ainsi, une quinzaine d’internes n’ont pas reçu leur assignation. Dans la nuit de vendredi, à la Cavale Blanche, il manquait un interne sur les cinq aux urgences et l’un des deux prévus dans les étages. Nous avions alerté la direction sur ce problème jeudi et vendredi, et nous n’avons pas reçu de réponse », ajoutent les deux internes.

Le dimanche a été particulièrement perturbé aux urgences, avec seulement deux internes et un senior en poste. « Un interne gréviste a même décidé finalement d’aller travailler pour les aider. Heureusement, ce week-end de vacances n’a pas connu une forte affluence et le 15 a réorienté des patients. Mais cela aurait pu avoir des conséquences dramatiques ».

Le mouvement de grève est suspendu quelques jours, le temps pour les internes de rejoindre leur nouveau terrain de stage, comme tous les six mois.

Auteur : Catherine Le Guen

Source : « Les assignations étaient abusives », répondent les internes du CHRU de Brest – Brest – Le Télégramme (letelegramme.fr)

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