Les boulangers vannetais sur leur faim après les annonces gouvernementales. ( LT.fr – 05/01/23 )

Irène Orjubin et son fils Arthur, dans le fournil de la Huche à Pains, zone de Botquelen à Arradon.
Irène Orjubin et son fils Arthur, dans le fournil de la Huche à Pains, zone de Botquelen à Arradon. (Le Télégramme / Bertrand Le Bagousse)

Les annonces gouvernementales n’ont guère rassuré les boulangers vannetais qui n’y ont vu que du « bla-bla politique ». A la hausse des factures d’électricité s’ajoute celle des matières premières. Avis de tempête dans les fournils!

Que pensent les boulangers du pays de Vannes des annonces gouvernementales destinées à passer la crise énergétique ? Eric Blancho, président de la fédération de la boulangerie du Morbihan n’est pas « tout à fait satisfait » des annonces du gouvernement : « Il a pris en compte nos demandes mais j’attendais un peu plus. Mais c’est vrai, la possibilité de résilier les contrats est une bonne nouvelle. Il est important de ne pas céder au catastrophisme. Il faut aider les boulangers en les faisant travailler ».

Le patron des boulangers morbihannais s’occupe du dossier depuis quatre mois : « On va se bagarrer. Quand on parle de la baguette au patrimoine immatériel de l’Unesco, on parle du savoir-faire des boulangers. Et demain on veut nous faire disparaître. Il faut être sérieux » ! Le président de la fédération est conscient de l’ampleur des dégâts : des boulangers qui voient leur facture d’énergie multipliée par deux, trois, quatre, cinq, voire huit. « Et à partir de quatre, ça met l’entreprise en péril et c’est fini. Les fournisseurs d’énergie envoient des factures indignes de leur métier », dit Eric Blancho.

Les boulangers pas convaincus

Jean -François Le Roux, patron des Saveurs du Port (deux magasins à Vannes), ne mâche pas ses mots : « Ces annonces, c’est le capharnaüm. On n’y comprend rien. On nous dit qu’on peut casser notre contrat mais pour aller où ? » Le patron vannetais estime que les boulangers ne sont pas défendus et a décidé d’aller lui-même à la pêche aux infos à la Chambre des métiers ou en rencontrant la députée Anne Le Hénanff.

Même son de cloche à la Huche à pains (cinq magasins et un labo), dirigé par la famille Orjubin. « Casser le contrat ? Mais c’est la même chose en face, les mêmes prix partout », dit Irène Orjubin. Elle n’est pas plus convaincue par la proposition du report des charges : « Qu’est-ce que ça va changer, c’est juste retarder la chute. Ces annonces, c’est du flou, du blabla politique ».

Une hausse de 70 % pour le beurre

La Huche à pains est moins impactée par la crise énergétique dans la mesure où quatre de ses six contrats d’électricité ont été signés avant l’été à des prix corrects et pour deux ans. Mais pour les deux derniers, c’est plus problématique : « La facture est multipliée par six. On passe de 50 à 284 € le MWh. Si nos six contrats avaient été impactés, c’était fini. On doit ouvrir un nouveau laboratoire au mois de juin. Si les prix n’ont pas baissé, ça ne sera pas possible », analyse Arthur Orjubin, fils d’Irène, en charge des contrats et des achats ».

Une boulangerie en vente à Locqueltas

Pour passer ce cap, le Huche à pains a augmenté ses prix de 8 %, une hausse bien loin de compenser celle de l’énergie et des matières premières : + 70 % pour le beurre, soit une facture de 4 000 € pour les 400 kg de beurre utilisés chaque semaine. Une hausse des matières premières qui a précipité la décision des gérants des « Pains du Loch » à Locqueltas de mettre leur boulangerie en vente, 15 mois après leur installation !

Auteur : Bertrand Le Bagousse

Source : Les boulangers vannetais sur leur faim après les annonces gouvernementales – Morbihan – Le Télégramme (letelegramme.fr)

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