Les crèches privées low cost : un scandale d’Etat ! (IO.fr-20/09/24)

Barnier n’avait pas prévu le scandale des crèches low cost défendues par Aurore Berger alors ministre des Solidarités et des Familles…

Par Edith BOURATCHIK.

Aurore Berger, fortement soupçonnée d’avoir freiné la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur la petite enfance en raison de ses liens avec les entreprises privées ayant investi ce secteur depuis une décennie a été rattrapée par ses forfaits.

Elle qui se verrait bien rester dans le gouvernement Barnier doit rendre des comptes. Car la publication mercredi 18 septembre du livre Les Ogres de Victor Castanet, journaliste d’investigation qui avait dénoncé le scandale Orpea, détaille la maltraitance des enfants au sein de crèches privées. En ligne de mire le groupe People & Baby.

En 2003, le parc de crèches français ne propose que 200 000 berceaux – seul un enfant sur dix de moins de trois ans est accueilli. Selon la Cnaf (Caisse nationale d’allocations familiales), il n’y avait en 2002 que 200 crèches privées dans le pays.

Puis, en 2004, le gouvernement permet de subventionner jusqu’à 80 % les crèches privées. De nombreuses entreprises sont créées dont People & Baby. Ce groupe compte désormais 700 établissements en France et accueille 14 000 enfants chaque jour.

« Un business florissant avec un chiffre d’affaires de 84,2 millions d’euros en 2019. Selon le classement de Challenges, Odile Brolin et Christophe Durieux (dirigeants de People and Baby jusqu’en 2023) auraient une fortune estimée à 200 millions d’euros, selon les données de juillet dernier », expliquait Le Figaro en septembre 2022.

Les faits sont là. La lecture des quelques pages consultables du livre de Victor Castanet fait froid dans le dos. C’est la marche au profit qui prime : économies sur la nourriture, les couches, le personnel. Les bébés et les jeunes enfants sont maltraités y compris punis dans le noir !

Ce scandale a déjà été dénoncé par d’autres enquêtes comme celles des journalistes Bérangère Lepetit et Elsa Marnette dans Babyzness, publié en septembre 2023 ou Le prix du berceau de Mathieu Périsse et Daphné Gastaldi.

Un secteur marchand de la petite enfance arrosé d’argent public

LFI avait demandé une commission d’enquête parlementaire. Les conclusions ont été rendues publiques en mai 2024 et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il ménageait les crèches privées chères à Aurore Berger. Normal, la rapporteuse était à Ensemble. Entre amis, on se ménage. C’est le député LFI William Martinet (de 2022 à 2024), vice-président de la commission, qui publie un contre-rapport.

Il signale qu’« à l’inverse de l’abandon des crèches publiques et associatives, les pouvoirs publics ont mis une énergie considérable à la création d’un secteur marchand jusque-là inexistant dans la petite enfance. (…) L es ministres de l’époque ont élaboré, main dans la main, un cadre légal, réglementaire et fiscal ultra-favorable aux acteurs privés lucratifs. Arrosés d’argent public, des grands groupes (People&Baby, Babilou, LPCR, La Maison Bleue) ont émergé. »

Le privé lucratif représente aujourd’hui un quart des berceaux et 90 % des ouvertures de places depuis 10 ans se font dans le privé.

Ils s’en sont mis plein les poches, les uns et les autres, Macron et ses ministres ont mis en place le système le plus juteux possible. Il est temps qu’ils rendent des comptes et qu’un vrai service public retrouve toute sa place pour les parents, les enfants et les personnels.

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Source: https://infos-ouvrieres.fr/2024/09/20/les-creches-privees-low-cost-un-scandale-detat/

URL de cet article: https://lherminerouge.fr/les-creches-privees-low-cost-un-scandale-detat-io-fr-20-09-24/

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